Dans les tabacs et sur internet, un nouveau produit à base de nicotine a fait son apparition.
Il s’agit des « pouches », des petits sachets à glisser entre la gencive et la lèvre.
Depuis plusieurs mois, l’Agence nationale de sécurité sanitaire alerte sur les dangers de ce produit, devenu tendance sur les réseaux sociaux.
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LE WE 20H
Après les cigarettes , les vapoteuses et les puffs , les « pouches » ont fait leur apparition dans les points de vente. « Ce sont des produits sans tabac, avec plusieurs doses de nicotine. Vous avez de la cerise, il y a du ‘Alaska’, c’est de la menthe forte, il y a du citron épicé… », explique un vendeur dans un bar tabac. Ces petits sachets contiennent une poudre blanche imprégnée de nicotine qu’il faut glisser sous la gencive. Comme le tabac, leur vente est interdite aux moins de 18 ans. Mais sur internet, on les trouve facilement, avec des taux de nicotine allant de léger à extra fort.
« Un produit marketing » pour rendre dépendant
Sont par exemple vendues des boîtes, similaires en apparence à de petites boîtes de bonbons. À l’intérieur, des « pouches » à 50 mg de nicotine, l’équivalent de 25 cigarettes. Est également disponible un tutoriel où il est expliqué comment placer le sachet entre la joue et la gencive. Le contenu se diffuse alors rapidement. Sur les réseaux sociaux, les « pouches » sont devenues très tendance chez les jeunes. Ce que de jeunes lycéennes confirment au micro de TF1.
« Ça fait planer, on va dire. Il y en a, ils en vomissent », explique notamment l’une d’entre elles. « Ouais, c’est trop puissant, trop trop puissant. Il y en a, ils vont les prendre en soirée. Mais il y en a, ils les prennent en cours. Pour pas suivre le cours, pour juste penser à autre chose. Parce que du coup, ça fait penser à rien », précise une autre.
Pourtant, les « pouches » inquiètent les professionnels de la santé, car la nicotine est très addictive. « C’est un produit marketing qui est destiné à rendre dépendants des jeunes. C’est un design, un packaging qui s’adresse aux jeunes. Et il faut bien reconnaître que c’est un produit à la mode, qui est, en plus valorisé par certains sportifs. C’est vendu comme un énergisant. Et c’est en ça qu’il y a aussi une tromperie. C’est-à-dire qu’on vend comme énergisant un produit qui vous rend dépendant », dénonce le médecin Bernard Basset, président de l’association Addictions France.
Depuis plusieurs mois, l’Agence nationale de sécurité sanitaire tire la sonnette d’alarme et alerte sur le risque d’overdoses de nicotine. Au Centre antipoison de Paris notamment, de plus en plus d’appels ont pour sujet des intoxications par la nicotine. « C’est quasiment exclusivement des jeunes d’une quinzaine d’années. Souvent, c’est au collège. Là, le dernier, c’était la salle de gym, vous voyez. On a un malaise, des sueurs froides, éventuellement des vomissements, parfois des diarrhées. Et puis, il y a un risque de tremblements et de cœur qui s’accélère. Et puis, il y a des cas avec des convulsions, des pertes de connaissances », décrit Jérôme Lagrand, médecin au Centre antipoison. Aucun doute, les « pouches » sont des produits dangereux. Un projet de loi pour les interdire pourrait être déposé par le prochain gouvernement, quand il sera nommé.