Un adolescent de 14 ans a été mortellement poignardé vendredi soir à Paris après avoir refusé de remettre son portable à deux mineurs.
Âgés de 16 et 17 ans, les deux suspects ont été placés en garde à vue samedi.
Dans le 14ᵉ arrondissement de Paris, où les faits se sont déroulés, c’est la stupeur pour les habitants.
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Le WE
Mort pour un téléphone portable. Vendredi 24 janvier, Elias termine son entraînement de football. Accompagné d’un ami, il quitte le stade « Jules Noël », dans le 14ᵉ arrondissement de Paris, aux alentours de 20h. Sur le chemin, il rencontre deux adolescents qui tentent de lui voler son téléphone. Elias résiste. Il reçoit un coup de couteau à la clavicule. Emmené en urgence à l’hôpital, il succombe quelques heures plus tard.
Le jeune homme devait fêter ses 15 ans en février. Un choc pour les habitants du quartier. « Je suis de tout cœur avec les parents qui viennent de perdre ce petit jeune. Ça me touche beaucoup, ça pourrait être mon fils », témoigne une résidente dans le reportage en tête de cet article. Dans le club de foot d’Elias, toutes les rencontres prévues ce week-end ont été annulées. « Il va falloir faire attention à nos jeunes, leur demander de faire attention, de ne pas sortir leur portable, de sortir en groupe aussi, d’éviter de sortir seul », déplore un autre habitant du quartier.
Face à cette agression violente pour un motif dérisoire, dans le 14ᵉ arrondissement de Paris, c’est l’incompréhension. « Hier, j’ai passé une journée à ne rencontrer que des personnes qui pleuraient de douleur », témoigne la maire Carine Petit.
Des suspects déjà connus de la justice
Deux mineurs, nés en mai 2007 et août 2008, demeurant dans le 14ᵉ arrondissement, ont été interpellés et placés en garde à vue dans cette affaire. L’enquête, ouverte initialement pour « tentative d’homicide sur mineur de moins de 15 ans et extorsion avec arme », porte désormais sur « l’infraction d’extorsion suivie de mort, crime faisant encourir la perpétuité », a-t-on précisé. Selon le parquet, « les deux mineurs interpellés étaient déjà connus de la justice ». L’un avait fait l’objet d’une mesure éducative judiciaire en décembre 2023 pour des faits de vols et extorsion. Ils avaient tous les deux été présentés à la justice le 30 octobre 2024 pour des faits de vol commis avec violence, et ils avaient interdiction de contact entre eux.
Dans un communiqué, la sénatrice LR et ancienne ministre Marie-Claire Carrère-Gée, élue de l’arrondissement, a dénoncé « la ghettoïsation de tant de quartiers du 14ᵉ », et accusé Carine Petit et la maire PS de Paris Anne Hidalgo de se voiler « la face sur la grave insécurité qui y règne ».
