Une semaine après la découverte, le 13 août, de quatre corps dans la Seine à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), l’enquête a connu, mercredi 20 août, une avancée importante avec le placement en garde à vue d’un suspect. « Un homme a été placé ce matin en garde à vue pour meurtres en concours dans les locaux de la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris », a déclaré au Monde le parquet de Créteil, confirmant une information du Parisien.
Le chef retenu pour son placement en garde à vue, celui de « meurtres en concours », signifie que le suspect est soupçonné d’avoir commis successivement plusieurs meurtres de façon distincte, sans qu’ils soient séparés par une condamnation définitive, auquel cas on parlerait de récidive. La durée maximale de la garde à vue est alors portée à quatre-vingt-seize heures. Le parquet de Créteil, qui précise qu’il « ne fera en l’état aucun autre commentaire dans ce dossier », ne dévoile pas pour combien de meurtres le suspect est entendu.
Cette garde à vue constitue un progrès spectaculaire dans cette enquête qui réunissait tous les critères d’une énigme criminelle. Mercredi 13 août, un passant avait aperçu un corps flottant près du pont de Choisy et avait aussitôt alerté les secours. En inspectant la zone, les policiers, les sapeurs-pompiers et la brigade fluviale avaient découvert quatre corps immergés.
« Etat de dégradation très avancé »
Si le cadavre aperçu par le passant était « relativement préservé », laissant envisager une immersion récente, les trois autres présentaient « un état de dégradation très avancé », avait précisé, samedi, le parquet dans un communiqué. Mais tout comme le premier corps, l’un des trois cadavres les plus abîmés présentait lui aussi des lésions de violences, si bien que deux enquêtes pour homicide volontaire avaient été ouvertes et confiées à la brigade criminelle.
A ce stade, rien, si ce n’est le lieu de la découverte des quatre corps, ne permettait d’établir un lien entre ces deux enquêtes. Les cadavres avaient très bien pu être immergés en d’autres endroits de la Seine et rassemblés au pied du pont de Choisy par le courant, la forme du lit du fleuve ou encore des branchages. Leur découverte dans un périmètre restreint « pourrait s’expliquer par la configuration du fleuve à cet endroit », avait précisé samedi le parquet.
L’identité du premier corps avait rapidement pu être établie, ce qui a probablement permis d’accélérer l’enquête : il s’agit d’un homme âgé d’une quarantaine d’années et domicilié dans le Val-de-Marne. Concernant les trois autres corps, trois hommes adultes, de nombreux examens, notamment médico-légaux, étaient en cours ces derniers jours pour tenter d’établir, outre leur identité, les circonstances et les dates de leur décès.
Le placement en garde à vue d’un suspect pour « meurtres en concours » ouvre désormais la possibilité que ces deux enquêtes criminelles soient finalement liées.
