Deux hommes soupçonnés d’avoir participé au spectaculaire casse du Musée du Louvre, qui a fait le tour du monde et créé une vive polémique autour de la sécurité du musée, sont actuellement présentés devant les juges en vue d’une mise en examen pour vols en bande organisée et association de malfaiteurs, mercredi 29 octobre. Ils devraient par la suite être écroués. En outre, les bijoux n’ont pas encore été retrouvé par la centaine d’enquêteurs mobilisés sur l’affaire.
La procureure de Paris, Laure Beccuau, l’a annoncé au cours d’une conférence de presse au tribunal judiciaire, en présence de représentants de la Brigade de répression du banditisme (BRB) et de l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC).
L’un des suspects a été arrêté samedi à 20 heures à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle « alors qu’il s’apprêtait à se rendre en Algérie sans billet de retour pour la France », selon la procureure. Le deuxième suspect a été interpellé le même jour à 20 h 40 à proximité de son domicile. « Rien ne permet d’affirmer qu’il était en partance pour l’étranger, contrairement à ce que certains médias ont diffusé », a ajouté Mme Beccuau. « Ces deux hommes sont soupçonnés d’être ceux qui ont pénétré dans la galerie d’Apollon pour s’emparer des bijoux. » Tous deux ont partiellement reconnu leur participation aux faits devant les enquêteurs, selon la procureure. Ils sont « actuellement en cours de présentation devant les magistrats instructeurs » en vue de leur mise en examen pour vols en bande organisée et association de malfaiteurs.
Le premier, âgé de 34 ans et de nationalité algérienne, vit en France depuis 2010, « plus précisément à Aubervilliers [Seine-Saint-Denis] ». Déjà connu des services de police et de justice « pour des faits relevant essentiellement de la délinquance routière », il a également été condamné pour un fait de vol. « Il a été ciblé grâce aux traces ADN retrouvées sur un des scooter ayant servi aux malfaiteurs. »
Le deuxième suspect, âgé de 39 ans, réside à Aubervilliers où il est né. « Il déclare exercer clandestinement l’activité de chauffeur de taxi, mais avait lui aussi exercé la profession de livreur. » L’homme est déjà connu pour des faits de vols aggravé perpétrés en 2008 et 2014, et il est par ailleurs sous contrôle judiciaire dans une autre affaire de vol aggravé qui doit être jugé en novembre au tribunal correctionnel de Bobigny. Son ADN a été retrouvé sur une des vitrines fracturées, ainsi que sur des objets abandonnés au cours de la fuite.
« Les bijoux ne sont, à l’heure où je vous parle, pas encore en notre possession, a poursuivi la procureure. Je veux garder l’espoir qu’ils seront retrouvés et pourront être rendus au musée du Louvre et plus largement à la Nation. » Huit joyaux de la couronne de France ont été volés en quelques minutes et le butin de ce casse rocambolesque, qui a fait le tour de la planète, est estimé à 88 millions d’euros, selon Mme Beccuau.
Vers 9 h 30 le 19 octobre, les membres du commando avaient installé un camion-élévateur au pied du musée, sur le quai François-Mitterrand, et deux d’entre eux, visages masqués, s’étaient hissés avec une nacelle jusqu’à la galerie Apollon. Après avoir brisé une fenêtre et les vitrines contenant les bijoux à l’aide de disqueuses, les voleurs étaient repartis à bord de deux scooters conduits par leurs complices. Le cambriolage a duré en tout moins de huit minutes.
Les investigations, confiées à la BRB et à l’OCBC, mobilisent une centaine d’enquêteurs. Plus « de 150 prélèvements de traces ADN, papillaires et autres ont été réalisés » sur les lieux du cambriolage, selon Mme Beccuau. Dans leur fuite, les malfaiteurs ont laissé tomber la couronne de l’impératrice Eugénie, qui a été abîmée et qui devra être restaurée.











