Le Parti libéral de Mark Carney est donné vainqueur des législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, lundi 28 avril, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays.
Les résultats du vote, encore préliminaires, ne permettent toutefois pas de déterminer si le premier ministre disposera d’une majorité absolue au Parlement. Au moment de la dissolution de ce dernier, en mars, le Parti libéral était minoritaire, avec 152 députés. A 5 h 50 (heure de Paris), Radio-Canada annonçait 162 sièges pour les libéraux, 149 pour les conservateurs et 23 pour le Bloc québécois.
Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs, emmenés par Pierre Poilievre, de revenir aux affaires, après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau. Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada, à coups de droits de douane et de menaces d’annexion, ont changé la donne.
A Ottawa, où les libéraux sont réunis pour la soirée électorale, l’annonce de ces premiers résultats a provoqué une salve d’applaudissements et des cris enthousiastes. « Je suis fou de joie et il est encore tôt, mais je suis confiant que nous allons réussir à avoir une majorité », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP), David Lametti, ancien ministre de la justice.
Un pays en proie à la menace américaine
A 60 ans, Mark Carney, novice en politique mais économiste reconnu, a su convaincre une population inquiète pour l’avenir économique et souverain du pays qu’il était la bonne personne pour piloter le pays en ces temps troublés.
Cet ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, des institutions monétaires, n’a cessé de rappeler pendant la campagne que la menace américaine est réelle. « Ils veulent nos ressources, notre eau. Les Américains veulent notre pays », a-t-il prévenu. « Le chaos est entré dans nos vies. C’est une tragédie, mais c’est aussi une réalité. La question clé de cette élection est de savoir qui est le mieux placé pour s’opposer au président Donald Trump ? », a-t-il expliqué.
Pour faire face, il a promis de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures prises en la matière par Washington seront en place, mais aussi de développer le commerce au sein de son pays en levant les barrières douanières entre les provinces et en cherchant de nouveaux débouchés, notamment en Europe.
En face, le chef des conservateurs, qui avait promis des baisses d’impôts et des coupes dans les dépenses publiques, n’a pas réussi à convaincre les électeurs de ce pays du G7, neuvième puissance mondiale, de tourner le dos aux libéraux. Jusqu’au bout, Pierre Poilievre aura souffert de la proximité, de par son style et du fait de certaines de ses idées, avec le président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l’électorat, selon les analystes.
Le Monde Mémorable
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Près de 29 millions des 41 millions d’habitants du Canada étaient appelés aux urnes dans ce vaste pays qui s’étend sur six fuseaux horaires. Un nombre record de 7,3 millions de personnes avaient voté par anticipation.