L’air frais si précieux diffusé au Musée du Louvre, à Paris, dans le centre commercial de la Part-Dieu, à Lyon, ou encore les bâtiments municipaux de La Grande-Motte (Hérault) ne provient pas d’une climatisation individuelle, mais de réseaux de froid. Ces sites sont, en effet, rafraîchis grâce à des centrales de production de froid, distribuant de l’eau refroidie à travers des canalisations, « avec une efficacité énergétique deux à trois fois supérieure à celle d’une climatisation classique », souligne Sylvie Jéhanno, PDG de Dalkia, la filiale EDF spécialiste des services énergétiques.
Problème, il n’y en a pas assez. En 2023, 43 réseaux de froid étaient répertoriés en France, de Paris à Montpellier, en passant par Lyon, selon les chiffres de la Fédération des services énergie environnement, alimentant plus de 1 600 bâtiments, ce qui représente 5 % de raccordements supplémentaires en un an. On reste loin des 1 000 réseaux de chaleur fonctionnant sur le même principe de la mutualisation, mais pour chauffer cette fois plus de 50 000 logements ou immeubles de bureaux.
« Cela ne veut pas dire que nous sommes en retard sur le froid. La France est d’abord un pays de chauffage, explique Mme Jéhanno. Les réseaux de chaleur urbains représentent d’ailleurs environ de 5 % à 6 % des besoins de chaleur en France, quand les réseaux de froid satisfont 5 % du besoin de refroidissement. Pour autant, les épisodes de canicule nous montrent l’urgence à accélérer et exploiter tout leur potentiel. »
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