SÉLECTION OFFICIELLE – EN COMPÉTITION
L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER
Jeunes mères : c’est bien la première fois qu’un titre des frères Dardenne se décline au pluriel. Et cela change tout. Le récit collectif, soit quatre adolescentes confrontées à une maternité précoce, prend le pas sur les trajectoires individuelles auxquelles nous avaient habitués Jean-Pierre Dardenne (né en 1951) et Luc Dardenne (né en 1954), dans leurs précédents longs-métrages. Les titres d’ailleurs étaient évocateurs, désignant l’héroïne ou le héros portant sur ses seules épaules le drame social : citons Rosetta (1999), L’Enfant (2005), tous deux lauréats de la Palme d’or, Le Fils (2002), Le Gamin au vélo (2011), Le Jeune Ahmed (2019), La Fille inconnue (2016), ou encore Tori et Lokita (2022), premier titre désignant un duo de protagonistes.
Régulièrement primé à Cannes, le cinéma des réalisateurs belges est à nouveau mis à l’honneur, Jeunes mères concourant pour la Palme d’or, vendredi 23 mai, parallèlement à sa sortie en salle le même jour. Cette sélection intervient quelques semaines après le décès de l’actrice belge Emilie Dequenne, le 16 mars, à l’âge de 43 ans. L’héroïne de Rosetta avait reçu le Prix d’interprétation féminine pour son inoubliable prestation devant la caméra portée à l’épaule, absorbant la moindre secousse. Dans Jeunes mères, point de tremblement visuel, mais plusieurs vies vacillent et cherchent un point d’ancrage.
Il vous reste 71.98% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
