Avant même l’ouverture de la 64e édition de cette Semaine de la critique, le premier film du réalisateur thaïlandais Ratchapoom Boonbunchachoke était précédé de la rumeur la plus flatteuse parmi la sélection des sept longs-métrages qui composaient cette année la compétition. A Useful Ghost repart très justement avec un Grand Prix AMI Paris mérité, des mains du jury présidé par le cinéaste espagnol Rodrigo Sorogoyen. L’ouverture du film est l’une des plus savoureuses de cette édition cannoise 2025. Obstinés à ne pas disparaître, des défunts se décident à hanter des objets du quotidien afin de retrouver ceux qu’ils aiment et qu’ils ont perdus. On voit ainsi un aspirateur parlant déambuler dans les couloirs d’un hôpital et engager une discussion avec la personne à l’accueil sur les heures de visite. Quand il n’est pas en train de se livrer à de furieux actes sexuels à base d’étreintes et aspiration de tétons.
De ce postulat, le réalisateur tire quelques scènes comiques réussies avant de basculer peu à peu vers un propos plus politique quand un ministre commence à se targuer de décider qui sont les bons fantômes destinés à cohabiter avec les vivants et qui sont ceux porteurs d’une mauvaise conscience sur des massacres commis dans le pays, voués à être éradiqués. Le cinéaste a dédié son prix à « tous les fantômes qui hantent son pays », se réjouissant que la projection du film là-bas permette de les remettre en lumière. En France, A Useful Ghost sera dès le 27 août dans les salles.
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