Venu d’outre-Manche, le career catfishing prend de l’ampleur.
Il consiste à ne pas donner de nouvelles à un recruteur alors que le processus d’embauche est déjà bien engagé.
Des études montrent que c’est une véritable tendance qui s’explique de plusieurs façons.
Career catfishing. Les anglicismes et le monde de l’emploi font de plus en plus bon ménage. Mais ils ne sont pas toujours aisés à comprendre. Le catfishing est une méthode d’escroquerie bien rodée qui permet aux malfrats de soutirer de l’argent à leurs victimes. Pour parvenir à leurs fins, des personnes mal intentionnées créent de faux profils sur les réseaux sociaux pour créer un personnage qui permettra, à terme, de gagner des sommes plus ou moins importantes, versées par ceux qui tombent dans le panneau.
En revanche, le career catfishing n’est pas une arnaque. Career signifie carrière en anglais. Vous l’aurez compris, il s’agit donc d’un phénomène qui a trait à l’emploi. En l’espèce, il s’agit d’une tendance qui ne plaît pas aux recruteurs. Et pour cause : il s’agit pour un candidat qui a passé plusieurs étapes du processus d’embauche au sein d’une entreprise de subitement ne plus donner de nouvelles. Il arrive ainsi que certains ne viennent même pas au rendez-vous fixé, et ce, sans se donner la peine de prévenir la personne chargée des ressources humaines.
Une pratique démocratisée
Si le phénomène prend de l’ampleur en France, il est surtout développé et assumé outre-Manche, particulièrement dans la nouvelle génération d’employés. D’après une enquête menée par la société spécialisée dans le recrutement CV Genius, 34% des personnes interrogées de la génération Z reconnaissent qu’elles ont déjà fait faux bond à un employeur au dernier moment. Ils sont 24% des millennials à avoir déjà été dans cette situation. Les Américains n’ont rien à envier sur ce plan aux Britanniques. D’après un sondage réalisé par PapersOwl en février 2025, 29% des salariés interrogés ont également reconnu avoir fait de même. Pire encore, 31% auraient même lâché leur job un jour seulement après leur prise de fonctions.
Ces deux enquêtes se sont également attachées à comprendre les raisons qui poussaient les salariés à ne plus donner de nouvelles au recruteur. Deux raisons prédominent. Certains auraient peur de se rendre à un ultime entretien, notamment en présentiel après des appels téléphoniques ou des rendez-vous en visioconférence. D’autres tenteraient de tester les limites des recruteurs. Par ailleurs, d’autres avancent que le salaire proposé n’est pas suffisant à leurs yeux.
Le career catfishing ne serait-il pas un simple retour à l’envoyeur ?
Une hypothèse pourrait également expliquer le phénomène. Et si, tout simplement, ce « ghosting » (fait de disparaître sans donner de nouvelles) n’était qu’un simple retour à l’envoyeur. Et pour cause, en 2024, un sondage mené par Indeed-OpinionWay avait mis en lumière qu’un employeur sur deux était coutumier du fait. Gare tout de même à ne pas trop prendre confiance. Il ne faudrait pas retomber sur le même recruteur plus tard dans sa carrière après que ce dernier ait, lui aussi, changé d’entreprise.