Un père qui attise la rivalité entre ses enfants, prêts à tout pour diriger le groupe familial de médias à sa place : Succession, la série à succès de HBO, s’inspire largement des tribulations de la famille Murdoch, principal actionnaire de Fox Corporation (Fox News, Tubi…) et de News Corp. (The Wall Street Journal, The New York Post, The Times, The Sun, HarperCollins…). Mais si le vainqueur de cette compétition intrafamiliale aux allures de danse macabre était déjà connu dans la fiction, la guerre de succession de Rupert Murdoch, 94 ans, se prolongeait dans la vraie vie : elle vient de s’achever, non sans dégâts.
La famille américano-australienne a annoncé, lundi 8 septembre, être parvenue à un accord visant à modifier le trust détenant les clés de l’empire. L’aîné des fils, Lachlan, 54 ans, l’actuel patron de Fox Corp et de News Corp., devient le seul maître à bord. Ses sœurs Prudence et Elisabeth, ainsi que son frère James, renoncent à leurs droits, en échange de 1,1 milliard de dollars (940 millions d’euros) chacun. En sens inverse, les deux benjamines, nées du troisième mariage de Rupert Murdoch, entrent dans le trust, mais sans bénéficier de droits de vote.
Rupert Murdoch considérait Lachlan comme le mieux à même de régner sur son royaume conservateur. Elisabeth et James, les deux autres candidats ayant tour à tour dirigé le groupe, avaient marqué leur désapprobation envers la ligne éditoriale de Fox News, soutien zélé de Donald Trump. Mais les règles du trust ne garantissaient pas la pérennité de ce choix. Après le décès du fondateur, en effet, les quatre aînés allaient se retrouver avec une voix chacun et une alliance au sein de la fratrie aurait eu tôt fait de dégager Lachlan.
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