Le policier, vêtu de kaki, un foulard sur le bas du visage, épaule son fusil et tire à bout portant sur le vendeur de rue qu’il vient de bousculer un instant plus tôt, accompagné de l’un de ses collègues. Il s’effondre, raide, sur le trottoir. La scène d’une rare violence s’est déroulée dans le centre-ville de Nairobi, au Kenya, mardi 17 juin. Filmée, elle a suscité une vague d’indignation dans le pays. Boniface Kariuki, l’homme que le policier pensait avoir exécuté, était toujours en vie mercredi 18 juin selon sa famille citée par la presse kényane.
Mardi, quelques centaines de manifestants sont descendus défiler dans les rues de la capitale kényane pour protester contre la multiplication des violences policières. La mobilisation pacifique a été violemment réprimée, après l’irruption de dizaines d’hommes masqués et armés de longues matraques en bois, qui s’en sont pris aux manifestants. Dans le même temps, la police faisait usage de tirs lacrymogènes. Selon l’Agence France-Presse, les forces de l’ordre ont protégé les hommes armés qui s’en prenaient aux manifestants.
Dans un communiqué, la police a annoncé « l’arrestation immédiate et la traduction en justice » du policier qui a tiré sur M. Kariuki. Elle a également « noté la présence d’un groupe de voyous dotés d’armes rudimentaires », dont elle a assuré qu’ils « seront traités avec fermeté ». Depuis un an, les violences policières se multiplient au Kenya.
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