Le Mémorial de la Shoah, trois synagogues et un restaurant ont été aspergés de peinture verte dans la nuit de vendredi à samedi à Paris.
Ces actes de vandalisme ont suscité l’indignation et la condamnation de personnalités politiques de tous bords.
Le parquet de Paris a indiqué avoir chargé la Sûreté territoriale d’une enquête pour « dégradations commises en raison de la religion ».
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LE WE 20H
Pour le ministre de l’Intérieur, c’est un acte « odieux ». Le Mémorial de la Shoah, trois synagogues et un restaurant ont été aspergés de peinture verte dans la nuit de vendredi 30 à samedi 31 mai à Paris, suscitant l’indignation et la condamnation de personnalités politiques de tous bords. La ville de Paris a annoncé qu’elle allait porter plainte.
Au pied de la façade du restaurant de la communauté juive « Chez Marianne », un pot de peinture entamé a été retrouvé. Des jets de peinture ont également été constatés sur la synagogue des Tournelles, sur celle d’Agoudas Hakehilos, ainsi que sur le Mémorial de la Shoah, tous dans le 4ᵉ arrondissement de la capitale. La préfecture de police de Paris a précisé qu’une autre synagogue dans le 20ᵉ arrondissement avait aussi été visée.
Tous les lieux ont été recouverts de peinture verte
« Qu’aujourd’hui, on puisse s’attaquer à un monument qui honore la solidarité, c’est de l’antisémitisme pur et dur », se désole Victor dans le reportage en tête de cet article. Le jeune homme a pris ce qu’il avait sous la main pour tenter de nettoyer ce mur dédié à celles et ceux qui, au péril de leur vie, ont sauvé des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
Tous les lieux vandalisés ont été recouverts de peinture verte, couleur symbolique de l’Islam, qui figure notamment sur le drapeau palestinien. Une enquête a été ouverte pour dégradation commise en raison de la religion. « Je trouve ça triste et humiliant pour les gens qui viennent un jour de shabbat », réagit une passante. « J’ai une réaction de dégoût face à tous ces actes antisémites qui se multiplient. Là, moi ça me fait peur », admet une autre.
À ce stade, ces actes n’ont pas été revendiqués, personne n’a été interpellé. « On a vu par le passé qu’il y a eu des auteurs de dégradations antisémites de tous types, des forces intérieures, extérieures, des pays étrangers. Peu importe qui que ce soit, une dégradation d’un mur des Justes et de synagogues, c’est antisémite », martèle Yohann Roszewitch, l’adjoint au maire du 4ᵉ arrondissement de Paris en charge de la lutte contre les discriminations.
Les premières analyses de vidéosurveillance du Mémorial montrent au moins un individu, vêtu de noir, agir en pleine nuit sous une capuche. Les premières opérations de nettoyage viennent de débuter ce soir, elles se poursuivront jusqu’à demain.