Il arrivait auparavant que des malfaiteurs kidnappent des banquiers, de riches héritiers ou des industriels.
Dorénavant, ils s’en prennent à ceux qui ont fait fortune dans les cryptomonnaies, comme le Bitcoin.
Les tentatives d’extorsion se multiplient depuis deux ans, et l’affaire du cofondateur de Ledger David Balland est loin d’être un cas isolé.
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La folie du bitcoin
Un rapt hors norme. David Balland, cofondateur d’une startup spécialisée dans les cryptomonnaies, a été kidnappé et séquestré pendant 48 heures (nouvelle fenêtre) par des ravisseurs qui exigeaient le versement d’une rançon de 10 millions de dollars, tandis que son épouse était ligotée dans le coffre d’une voiture. L’entrepreneur de 36 ans, qui a eu un doigt sectionné, a été libéré mercredi soir par le GIGN (nouvelle fenêtre), tout comme sa compagne. Cette affaire d’enlèvement, en lien avec les cryptomonnaies, n’est pas un cas isolé.
« Dans notre jargon, cela s’appelle l’attaque du marteau à 5 dollars (« 5 dollars wrench attack » en anglais). En clair : avec un simple outil acheté dans une quincaillerie, on peut potentiellement se faire des millions de dollars« , explique Renaud Lifchitz, directeur scientifique au sein du cabinet de conseil en cybersécurité Holiseum, joint par TF1info. Sur la plateforme GitHub, Jameson Lopp, un expert en cryptomonnaie, a recensé plus d’une centaine d’attaques en dix ans (nouvelle fenêtre). Depuis deux ans, les affaires d’extorsion se multiplient.
C’est un peu comme être à côté de son coffre-fort avec un flingue sur la tempe.
C’est un peu comme être à côté de son coffre-fort avec un flingue sur la tempe.
Renaud Lifchitz
En 2015, un Bitcoin (nouvelle fenêtre) valait 300 dollars. Aujourd’hui, le même Bitcoin vaut plus 100.000 dollars (nouvelle fenêtre). De quoi attiser les convoitises. D’autant qu’il est bien plus facile de voler des cryptomonnaies que de l’argent sur un compte bancaire. « C’est un peu comme les lingots d’or sous le matelas. La personne doit sécuriser elle-même ses actifs. Et donc, ce sont des proies relativement faciles », souligne ce spécialiste. Cet argent dématérialisé est stocké dans un coffre-fort virtuel. Pour accéder à son compte, son propriétaire utilise ce qu’on appelle une clé privée, une suite de chiffres lui permettant de s’authentifier. « C’est un peu comme être à côté de son coffre-fort avec un flingue sur la tempe », reprend Renaud Lifchitz.
En exhibant leur vie luxueuse, ils deviennent des cibles
De plus, certains d’entre eux n’hésitent pas à exhiber sur les réseaux sociaux leur vie luxueuse (nouvelle fenêtre), « devenant des cibles facilement identifiables« , pointe ce spécialiste. Début janvier, un influenceur en cryptomonnaies de 56 ans, qui vit à Dubaï, a été retrouvé dans le coffre d’une voiture près du Mans (Sarthe), à plusieurs centaines de kilomètres de son domicile dans l’Ain. Selon plusieurs médias, les ravisseurs avaient demandé une importante rançon en cryptomonnaie. La victime postait régulièrement des vidéos sur ses gains sur internet.
Cryptomonnaie, influenceurs : les nouvelles cibles du banditismeSource : JT 20h Semaine
01:59
En 2023, Owen Simonin (alias Hasheur), l’un des influenceurs cryptos les plus suivis en France, a été victime d’une tentative d’extorsion. Encore sous le choc, le jeune homme de 27 ans a raconté son agression (nouvelle fenêtre) à une équipe de TF1. L’un de ses abonnés avait réussi à obtenir l’adresse de son domicile avant de s’y rendre avec une arme pour lui soutirer ses cryptomonnaies, relate-t-il dans la vidéo ci-dessus. Heureusement pour lui, il avait réussi à repousser son agresseur, qui avait fini par se rendre à la police quelques jours plus tard.