Les élections générales auront lieu le 28 décembre en Centrafrique, a annoncé l’Autorité nationale des élections (ANE), jeudi 7 août, dans un document transmis à l’Agence France-Presse (AFP). Il s’agira d’un scrutin commun pour le premier tour des élections présidentielle et législatives, couplées aux élections régionales et municipales.
Faute de financement et d’une liste électorale en bonne et due forme, les élections locales ont été plusieurs fois reportées depuis un an. Quelque 2,3 millions d’électeurs, dont 749 000 nouveaux enrôlés, sont attendus aux urnes, selon les chiffres de l’ANE.
Le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, a annoncé fin juillet sa candidature pour briguer un troisième mandat. Elu en 2016, il a été réélu en 2020 après un scrutin perturbé par des groupes armés rebelles et entaché de soupçons de fraude. Ses opposants l’accusent de vouloir rester président à vie depuis l’adoption de la nouvelle Constitution par référendum, en 2023, qui l’autorise à se présenter pour un nouveau mandat.
Ce pays d’Afrique centrale, un des plus pauvres au monde, a subi une succession de crises depuis son indépendance de la France, en 1960. La Centrafrique a été le théâtre d’une sanglante guerre civile entre 2013 et 2018, déclenchée lorsque l’alliance rebelle dominée par les musulmans, la Séléka, a renversé le président François Bozizé. Ce dernier a mobilisé des milices d’autodéfense majoritairement chrétiennes et animistes, les anti-balaka, pour tenter de reprendre le pouvoir. En 2020, les plus puissants groupes rebelles, qui occupaient alors plus des deux tiers du territoire, se sont rassemblés pour lancer une vaste offensive sur Bangui.
La situation sécuritaire s’est significativement améliorée grâce à l’appui de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine, des contingents rwandais et l’intervention controversée des paramilitaires du groupe russe Wagner, même si elle demeure extrêmement volatile sur les axes routiers et dans les régions de l’est du pays, à la frontière du Soudan et du Soudan du Sud.