Jean-Michel Jarre ouvrira la séquence festive de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques de Paris 2024 qui a lieu ce dimanche soir au Stade de France.
L’occasion pour le musicien français, pionnier de l’électro, de faire le lien avec les nouvelles générations et d’ajouter l’enceinte sportive de Saint-Denis aux lieux mythiques dans lesquels il s’est produit.
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Jeux olympiques et paralympiques
Il est chargé d’envoyer au monde « la dernière carte postale » de Paris, selon ses propres termes. Ce dimanche soir au Stade de France pour la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques de Paris 2024, la scène électronique française va être mise à l’honneur et enflammer l’enceinte pour un concert géant dont le tempo sera donné par le pionnier et pape français de la musique électronique Jean-Michel Jarre. « Je suis très touché qu’on ait fait appel à moi », a dit à l’AFP le musicien âgé de 76 ans.
« Je vais faire un medley de mes morceaux les plus connus mondialement, que j’ai complètement retravaillés cet été. Je ne fais pas un show dans le show, l’idée, quand j’ouvre, c’est de passer le relais à la crème des artistes électro et des DJ français, à la jeune génération », a-t-il ajouté. Après lui, 23 autres DJ, représentants de cette musique à travers le monde, lui succéderont et joueront chacun leur tour un morceau de leur choix pendant 2 minutes pour un fil rouge d’environ une heure. L’occasion pour Jean-Michel Jarre d’incarner le pont entre les générations et d’ajouter le Stade de France à l’impressionnante liste des lieux dans lesquels il s’est produit au cours de sa carrière.
« La musique électronique est née en France et en Europe » il y a environ un siècle, aime rappeler Jean-Michel Jarre, lui-même héritier du compositeur Pierre Henry (1927-2017), parmi les pionniers de l’électro. « On pourrait dire que, comme le rock est une musique ethnique américaine qui a envahi le monde, la musique électronique est une musique française et européenne qui a envahi le monde », compare l’artiste aux 85 millions d’albums vendus.
Gizeh, l’Acropole ou la Cité interdite
Fils du compositeur de musique de film Maurice Jarre et de la résistante France Pejot, né à Lyon en 1948, Jean-Michel Jarre s’est fait connaître avec l’album Oxygene en 1976, et confirme son succès international avec Equinoxe en 1978. Et tout de suite, l’un de ses premiers concerts donne le ton de son sens du spectacle. « Pour les concerts, dès le début de ma carrière, j’ai voulu rompre avec le standard des salles habituelles », confie-t-il. Le 14 juillet 1979 il se produit sur la place de la Concorde à l’occasion de la Fête nationale, un show gratuit diffusé en direct à la télévision, et pour lequel il fait pour la première fois son entrée dans le Guinness des records pour son affluence (1 million de spectateurs).
Tout au long de sa carrière, celui qui a été fait commandeur de la Légion d’honneur par Emmanuel Macron le 21 juin 2021 a joué sa musique dans des lieux mythiques ou pour les plus grands de ce monde. En 1986 il est choisi pour organiser le son et lumière pour les 25 ans de la Nasa et des 150 ans du Texas. La même année, Jean-Michel Jarre joue dans sa ville natale en l’honneur du pape Jean-Paul II.
Pour le passage à l’an 2000 il organise un méga-concert sur le site de Gizeh en Égypte, en 2001 le musicien se produit dans le théâtre antique d’Hérode Atticus au pied de l’Acropole à Athènes. Il a également joué dans un champ d’éoliennes danois, au cœur de la Cité interdite de Pékin ou du désert de Merzouga au Maroc ou au pied de la Mer Morte pour faire réagir à son recul.
« Le sport et la musique sont sans doute les deux grands modes de rassemblement »
Le 31 décembre 2020 il donne un concert diffusé en direct et en réalité virtuelle sur internet dans une cathédrale Notre-Dame de Paris virtuelle, en pleine pandémie de Covid-19 et alors que le monument a été ravagé par un incendie quelques mois plus tôt. Le 25 décembre 2023 c’est la galerie des Glaces du château de Versailles qui l’accueille à l’occasion des célébrations des 400 ans du bâtiment.
Pionnier dans l’art de sortir l’électro des clubs, celui qui cet été a été célébré aux Francofolies de La Rochelle va faire résonner ses compositions dans l’enceinte sportive la plus connue de France. « Au fond, le sport et la musique sont sans doute les deux grands modes de rassemblement, les deux grandes raisons de rassemblement, au-delà des cultures, des opinions, etc. Donc il y a un lien avec l’olympisme d’une certaine manière », estime-t-il auprès de l’AFP avant la cérémonie de ce dimanche soir. « Et puis il y a ce message d’inclusion qui est le grand symbole des Jeux paralympiques. Et la musique est justement fondée sur le fait d’inclure tout public, quel qu’il soit. »