Accéder aux plus hautes fonctions par l’élection est « un cursus honorum d’un ancien temps », décrétait, le 27 septembre 2015, Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie, lors d’un forum organisé par Le Monde. Une façon commode à l’époque, pour l’ancien banquier, de légitimer sa propre ambition présidentielle. Lui qui n’avait jamais été élu ne prendrait pas le « ticket dans la file ».
Dix ans plus tard, à la faveur de la crise politique, le « cursus honorum » s’est inversé : les députés ou ministres redescendent la file aussi vite qu’ils l’ont suivie, pour devenir de simples « conseillers du ministre ». C’est le cas, depuis la nomination de François Bayrou à Matignon, de son directeur de cabinet adjoint, Louis Margueritte, qui fut député Renaissance de Saône-et-Loire de 2022 à 2024. Ou de l’ex-député des Yvelines Bruno Millienne (MoDem), battu en 2024, qui a mis en sommeil sa boîte de conseil tout juste créée pour rejoindre l’équipe de communication du premier ministre. Ou encore de Mickaël Nogal, ancien député de Haute-Garonne (La République en marche, 2017-2022), désormais conseiller au cabinet d’Eric Lombard, ministre de l’économie et des finances.
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