- Deux Français sur trois se disent stressés.
- Un trop grand niveau de stress peut impacter notre santé mentale.
- Notre environnement de travail contient des facteurs insoupçonnés qui augmentent le stress.
On ne le sait pas forcément, pourtant notre environnement de travail contient de nombreux facteurs de stress invisibles. Insoupçonnés, ils impactent notre santé mentale de manière subtile et réduisent notre concentration et notre productivité. Le docteur Esther Sternberg a enquêté sur ces facteurs invisibles à l’aide de dispositifs portables de suivi de la santé pour mesurer le stress des employés dans différents environnements de travail. Elle identifie notamment quatre facteurs de stress au travail dans « Psychology Today ».
L’humidité, la lumière, le bruit et la sédentarité
Curieusement, ce n’est pas un environnement trop chaud ou trop froid qui provoque du stress chez les travailleurs, mais l’humidité. En effet, la médecin généraliste note que « lorsque l’humidité relative était inférieure à 30% ou supérieure à 60%, la réponse au stress des travailleurs était 25% plus élevée »
, explique-t-elle. Pire, ils n’avaient pas conscience que l’humidité avait un impact sur leur santé mentale. Autre facteur identifié par la spécialiste : la lumière. Certes, l’exposition à la lumière du soleil est une très bonne chose puisque l’on fait le plein de vitamine D, on a un sommeil de meilleure qualité et on est de bonne humeur. Néanmoins, l’excès de lumière et l’éblouissement sont un facteur de stress. « Il peut même déclencher des migraines chez les personnes sujettes
« , souligne Esther Sternberg. Problème quand il y a trop de lumière : on baisse les stores et on aggrave le problème car « on ne bénéficie pas de la dose de soleil matinal bénéfique pour un sommeil réparateur
« .
Le docteur note également que le bruit, mais aussi l’absence de bruit, est un facteur de stress invisible. Si les bruits très forts stressent et endommagent l’appareil auditif, en revanche « en cas de bruit trop faible, la réaction au stress était plus forte. Elle poursuit : « Les appareils portables ont montré que 45 décibels – environ le niveau du chant des oiseaux – constituent le niveau idéal pour minimiser la réponse au stress et maximiser la réponse au bien-être
« .
Enfin, on sait que la sédentarité est nocive pour la santé, aussi bien physique que mentale. Le manque de mouvement au travail est également un facteur de stress invisible. « Nous avons constaté que les personnes travaillant dans des bureaux ouverts ou actifs, offrant de nombreux espaces pour s’asseoir, travailler, se promener et se réunir, bougeaient 22% de plus que celles travaillant dans des cubicules et 30% de plus que celles travaillant dans des bureaux privés
« . Résultat : les personnes qui ne bougeaient pas pendant la journée étaient plus stressées.
Comment adapter son environnement de travail ?
Une fois les facteurs de stress invisibles identifiés, il est possible de prendre des mesures pour les réduire. « S’il fait trop sombre, placez votre bureau près d’une fenêtre bien ensoleillée, mais sans trop d’éblouissement
« , explique le docteur qui conseille de se placer près d’une fenêtre orientée au nord. Elle propose également d’opter pour des casques anti-bruit pour lutter contre les nuisances sonores ou d’écouter de la musique, voire un bruit blanc ou rose pour réduire le niveau de stress. « S’il fait trop humide dans votre environnement de travail, placez un déshumidificateur juste à côté de vous, et s’il fait trop sec, placez un humidificateur »
, ajoute le docteur. Enfin, elle rappelle qu’il est important de se lever et de bouger environ toutes les vingt minutes, ne serait-ce que pour faire quelques pas. « Montez les escaliers, si vous en avez, plusieurs fois par jour. Ou, si vous n’avez pas d’escalier, allez-vous promener dehors ou dans un parc près de chez vous pour vous accorder une pause
« .