Pour son retour à Paris lors de PSG-OM (3-1), dimanche, Adrien Rabiot et sa famille ont été visés par des chants et banderoles insultantes.
Véronique, la mère et agente du milieu, a annoncé vouloir déposer plainte, à laquelle le club olympien a dit s’associer après les incidents du Parc des Princes.
Actuellement à Clairefontaine avec l’équipe de France, le joueur marseillais a réagi vivement aux attaques de ses anciens supporters.
On lui annonçait un retour mouvementé au Parc des Princes. Malheureusement, comme on pouvait s’y attendre, Adrien Rabiot n’a pas été ménagé, dimanche 16 mars, lors du « Classique » qu’il disputait pour la première fois sous les couleurs de l’OM, battu par le PSG (3-1).
Accueilli par des sifflets nourris et des chants insultants, le milieu formé à Paris, qu’il a quitté à l’été 2019 dans la rancœur, a été la cible de banderoles offensantes déployées par les supporters parisiens, dont l’une qui évoquait sa mère Véronique, qui gère ses intérêts depuis le début de sa carrière, ainsi que son père Michel, décédé en janvier 2019 après avoir souffert pendant 12 ans d’un syndrome d’enfermement provoqué par un grave AVC.
Tout se paye un jour
Tout se paye un jour
Adrien Rabiot, milieu de l’OM
« Insulter une mère et un père décédé… Tout se paye un jour. Vous ne l’emporterez pas au paradis. Croyez-moi », a réagi Adrien Rabiot, lundi 17 mars, dans une story (nouvelle fenêtre) postée sur Instagram, où il a mis aussi en cause le président du PSG. « Nasser (Al-Khelaïfi, ndlr), tu peux avoir tout l’argent du monde et même plus, la classe ça ne s’achète pas. »
Plus tôt dans la journée, Véronique, la mère du joueur, avait annoncé à franceinfo (nouvelle fenêtre) son intention de porter plainte. « Je ne comprends pas pourquoi le match n’a pas été arrêté (…) pourquoi personne ne s’indigne », avait-elle dénoncé. « Je suis vraiment indignée, indignée, indignée vraiment de ce qui peut être dit, écrit, sans que personne ne réagisse. » Un dépôt de plainte qu’elle a depuis confirmé à l’AFP.
« Je suis déterminée. Parce que c’est allé trop loin, c’est trop », a fait savoir Véronique Rabiot, alors qu’elle était en route pour Clairefontaine, où son fils a rejoint l’équipe de France, qui doit affronter la Croatie, les 20 et 23 mars (à 20h45, en direct sur TF1, en streaming sur TF1+ et en live commenté sur TF1info), en quarts de finale de la Ligue des nations. « Qu’on nous insulte, moi ou Adrien, j’y suis habituée. Mais ils ne devaient pas parler du père de mes enfants. » Elle a insisté plus tard auprès de L’Équipe (nouvelle fenêtre) sur l’inaction des pouvoirs publics, visant le PSG dont, selon elle, « tout le monde a peur ».
L’OM s’associe à la plainte
Dans la soirée, l’OM a annoncé qu’il allait « s’associer la plainte contre X ». « L’Olympique de Marseille condamne avec la plus grande fermeté les banderoles déployées et les chants injurieux, racistes et discriminatoires descendus des travées du Parc des Princes », a écrit le club phocéen dans un communiqué (nouvelle fenêtre). « Les attaques personnelles visant notamment Adrien Rabiot et sa famille sont ignobles et inacceptables », ont déploré les dirigeants marseillais, le club apportant « tout son soutien et sa plus grande solidarité » au clan du joueur.
La FFF, par la voix de son président Philippe Diallo, a fait de même « dans la condamnation de tels comportements qui ne devraient avoir de place ni dans le football, ni ailleurs ». « Je condamne avec la plus grande fermeté les banderoles et chants injurieux vus et entendus hier au Parc des Princes. En particulier, les insultes proférées à l’encontre d’un joueur et de sa famille par des supporters irresponsables qui sont indignes, honteuses et révoltantes », a-t-il déclaré à l’AFP.
On a fait le maximum pour que ces événements n’aient pas lieu
On a fait le maximum pour que ces événements n’aient pas lieu
Un dirigeant du PSG
« Les attaques directes contre Adrien Rabiot et sa famille sont intolérables », a déploré sur X Benoît Payan, le maire de Marseille, demandant « une réaction claire à la Ligue de football professionnel et au PSG ». « Ce genre de comportement n’est pas acceptable. » Karl Olive, député des Yvelines d’où est originaire le « Duc » et membre du conseil d’administration de la LFP, a pour sa part dit à l’AFP avoir « saisi » la commission d’éthique de la Ligue. « Il faut traiter les délinquants des stades comme ceux de notre société. Sans complaisance, sans état d’âme », a-t-il expliqué.
Le PSG, qui risque désormais des sanctions, a lui pris ses distances. « Le club condamne fermement toute initiative portant atteinte à la dignité et appelle l’ensemble des acteurs à adopter la même position, afin de garantir des tribunes exemplaires, sereines et respectueuses », a fait savoir le club de la capitale dans un communiqué, relayé par Le Parisien (nouvelle fenêtre).
« On a fait le maximum pour que ces événements n’aient pas lieu. (…) On ne réglera pas ça tout seuls », a-t-on défendu du côté des dirigeants parisiens, qui avaient sensibilisé leurs supporters avec la campagne #SupportersSupportons amorcée en amont du « Classique ». « Nous sommes face à un problème que l’on rencontre dans tous les stades de France, il ne faut pas juste cibler le Parc des Princes et le PSG. »