Près de 1500 communes sont aujourd’hui sans assurance en France, ou confrontées à des tarifs qui ont fortement augmenté.
Des maires en appellent à l’État, car des bâtiments se retrouvent non couverts contre le risque d’incendie, par exemple.
D’autres ont dû se tourner vers des assureurs américains ou japonais.
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Le 13H
Aux Sables-d’Olonne (Vendée) cela fait 15 mois que la piscine municipale du front de mer n’est plus assurée, au même titre que la mairie et tous les bâtiments publics. La raison : les compagnies d’assurance ont multiplié leurs primes par quatre, notamment en raison des aléas climatiques. « C’est du vol et donc on a refusé de signer. Mais c’est un jeu dangereux parce que demain, s’il arrive un gros problème sur un bâtiment municipal, sur un équipement public municipal, eh bien alors là, on aura tout perdu », explique dans le reportage en tête de cet article le maire, Yannick Moreau. « S’il arrive un dommage, c’est la ville et les habitants qui payeront, ce qui n’est absolument pas normal », insiste-t-il.
Et les habitants redoutent déjà de devoir payer. « Ça m’inquiète effectivement, si c’est sur nos impôts, il faut bien qu’ils récupèrent l’argent quelque part de toute façon », lance l’un d’entre eux dans la vidéo ci-dessus.
« Un risque trop élevé »
A 700 kilomètres au sud, à Béziers, c’est le risque des émeutes urbaines qui fait bondir les cotisations. « Les bâtiments, +85%. Les voitures, + 43% », énumère le maire Robert Ménard. Mais ce qui a encore plus augmenté, ce sont les franchises des assurances, c’est-à-dire la somme qui reste à la charge de la ville en cas de sinistre : en clair, la partie que l’assurance ne rembourse pas. Et là, l’augmentation est à peine croyable. Pour les bâtiments publics, cette franchise est passée de 3000 euros l’an dernier à 2 millions d’euros cette année.
« Ce Palais des Congrès, aujourd’hui, il y a une émeute, il prend feu. Vous ne pouvez rien exclure, on l’a vu en 2023. Si c’est moins de 2 millions de dégâts, l’assurance ne nous donne pas un rond. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que je vais arrêter de l’assurer. Et si j’arrête de l’assurer, il y a une fête, là, en ce moment, à l’intérieur. Je vais plus pouvoir laisser entrer les gens », poursuit Robert Ménard.
Le maire de Béziers, qui prévoit une nouvelle explosion des primes l’an prochain, redoute même de ne pas trouver d’assureur.
C’est ce qui est arrivé à la commune alsacienne de Saverne (Bas-Rhin), qui a dû se tourner vers une compagnie suisse. « Il a bien fallu l’accepter parce que vivre sans assurance, surtout quand on a un patrimoine aussi riche que le nôtre, c’est un risque trop élevé », explique le maire, Stéphane Leyenberger. D’autres communes ont dû se tourner vers des assureurs américains ou japonais. Les maires concernés demandent au gouvernement d’obliger les compagnies d’assurance à les couvrir avec des tarifs raisonnables.