Jeudi 12 février 1981, Châteauneuf-de-Galaure. Des funérailles grandioses se déroulent dans ce bourg du nord de la Drôme, qui compte alors à peine plus de 1 000 habitants. Quelque 200 prêtres, quatre évêques, un archevêque et plus de 5 000 autres personnes se serrent dans le cimetière de Saint-Bonnet. Le Monde, dans un article du 14 février, se fait l’écho de ce rassemblement peu habituel autour d’un modeste caveau familial. Ce jour-là, une célébrité dont la réputation dépasse largement la sphère locale est inhumée, une femme que beaucoup portent au pinacle : Marthe Robin (1902-1981).
L’histoire de cette fille de paysans frappée dans sa jeunesse par une grave maladie est d’autant plus extraordinaire qu’elle a passé sa vie alitée, sans jamais sortir de sa chambre de la ferme familiale du hameau des Moïlles, à environ 2 kilomètres du bourg. Là, recroquevillée dans le minuscule divan lui servant de lit qui soutenait son corps paralysé, les jambes repliées sous elle, elle a accueilli, des années 1930 à sa mort, des dizaines de milliers de visiteurs – 103 000 au total, nous apprennent ses carnets –, venus bénéficier de son écoute bienveillante et de ses conseils.
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