- De nombreux propriétaires de résidences secondaires ont vu augmenter leur taxe d’habitation.
- La loi autorise dorénavant les communes en zones immobilières tendues à surtaxer les résidents secondaires.
- Mais la mesure suscite la colère des petits propriétaires.
Suivez la couverture complète
Le 20H
Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes) est l’une des quelque 1.600 communes qui ont majoré la taxe d’habitation pour les résidences secondaires. Ghislaine est propriétaire d’un studio dans une résidence située en bord de mer. Avec la surtaxe de 60%, le montant de sa taxe d’habitation a augmenté de 350 euros. « Entre la taxe foncière et la taxe d’habitation, pour ma part, c’est plus d’un mois de revenus »
, déplore la retraitée dans le reportage du 20H en tête de cet article.
Comme elle, la plupart des habitants de la résidence Calypso n’y vivent pas à l’année. Les conversations de voisinage ne tournent plus qu’autour de ce coup dur fiscal. « Je ne vois pas pourquoi la municipalité nous a matraqués à ce point, sans explication »
, se plaint un autre propriétaire devant notre caméra. « On n’a même pas les mêmes avantages que les gens qui habitent là »
, lance, dépitée, une autre. « On dépense autant d’argent que les résidents normaux »
, plaide encore un troisième.
Selon eux, la décision est injuste. « Nous, les résidents secondaires. On ne vote pas. On paye la taxe d’habitation. On ne peut rien dire. Et on nous punit »
, se lamente un propriétaire, qui compte s’inscrire sur les listes électorales et faire tomber l’équipe municipale à l’origine de la décision.
On a perdu des habitants.
On a perdu des habitants.
Christophe Trojani, maire (SE) de Villefranche-sur-Mer
La loi autorise dorénavant les communes en zones immobilières tendues à surtaxer les résidents secondaires. L’objectif est de faciliter l’accès au logement, notamment pour les personnes qui y exercent une activité et qui sont contraintes à des déplacements de plus en plus longs. « On avait 3.200 résidences principales, on est tombés à 2.200 résidences principales. Et donc, on a perdu des habitants »
, explique Christophe Trojani, maire (SE) de Villefranche-sur-Mer, au micro de TF1. Et si la taxe ne les fera pas automatiquement revenir, ce sont des recettes supplémentaires pour les communes.
À Villefranche-sur-Mer, la mairie a investi l’argent dans des projets pour améliorer la vie des habitants. « Ça nous a permis aussi d’avoir des recettes fiscales de 1 million d’euros en plus chaque année et de financer un projet complet comme le gymnase de Villefranche et aussi de financer largement la reconstruction de l’EHPAD »
, détaille Christophe Trojani. Cette surtaxe s’ajoute à la loi visant à mieux réguler le marché des meublés touristiques de type Airbnb.