Actuellement, il n’existe pas de remède suffisamment puissant pour lutter contre les frelons asiatiques.
Toutefois, la nature a peut-être fourni un moyen pour combattre la propagation.
Une plante carnivore serait capable de piéger de manière passive cette espèce invasive.
Introduit de manière accidentelle en France dans les années 2000, le frelon asiatique sème la terreur sur l’ensemble du territoire, s’attaquant notamment aux abeilles. Redoutables, coriaces et très invasifs, ces insectes ne connaissent pas de prédateurs naturels efficaces chez nous. Aussi, la lutte contre leur prolifération est surtout mécanique ou se fait à l’aide de produits chimiques. Néanmoins, une plante pourrait nous aider à réduire l’invasion : la sarracenia purpurea ou la sarracénie pourpre, en français.
D’où vient cette plante méconnue ?
Mellifère, herbacée, vivace, elle est originaire d’Amérique du Nord et sa forme ressemble à une trompette. Mais surtout, la sarracenia est une plante carnivore qui se nourrit d’insectes et apprécie particulièrement les frelons. La plante produit un nectar sucré qui attire les bestioles à l’intérieur de la feuille-trompette. Elles se glissent alors sur les parois lisses et finissent par se noyer dans le liquide digestif. Il s’agit donc d’un piège passif puisque la plante ne fait aucun mouvement mécanique. Les frelons asiatiques seraient d’ailleurs très attirés par ce nectar sucré et tombent naturellement dans le piège.
Une découverte qui intrigue les spécialistes
Cette découverte revient à un pépiniériste du jardin des plantes de Nantes, dont l’un des secteurs est consacré aux plantes carnivores. En 2015, le jardin botanique avait souligné que la redoutable et très élégante sarracenia était capable de piéger jusqu’à 50% de frelons asiatiques. Le laboratoire de Botanique et Modélisation d’Architecture des Plantes et des végétations (AMAP) à Montpellier a également eu l’idée, dès 2015, d’utiliser les plantes carnivores pour combattre les frelons asiatiques.
Même chose du côté du Museum d’histoire naturelle. Le directeur du jardin des plantes, Romaric Perrocheau, a décidé de mener une expérience en étudiant le contenu de 200 « urnes » de Sarracenia. Il découvre qu’en moyenne, chacune contient « en moyenne trois frelons asiatiques et trois mouches, mais jamais aucune guêpe, aucune abeille, aucun frelon européen« , explique-t-il à l’AFP. La sarracenia serait donc une piste intéressante pour lutter contre cette espèce invasive. Toutefois, le spécialiste tempère : chaque plante possède entre dix à quinze urnes capables d’attirer 50 insectes. Problème ? « Un nid de frelons, c’est 4.000 individus« , précise Romaric Perrocheau. Cependant, les scientifiques s’intéressent à cette plante pour pouvoir identifier la molécule qui attire les frelons asiatiques et pourquoi pas trouver une solution pour lutter efficacement contre cette terreur des abeilles.