Un photographe missionné par Greenpeace est allé prendre en photo plusieurs glaciers au Svalbard, dans l’océan Arctique, en août 2024.
Avec ces clichés accolés à d’autres photos des mêmes lieux, datant d’années précédentes, l’ONG met en avant la rapide transformation des paysages.
Du fait du changement climatique, l’Arctique se réchauffe plus de deux fois plus vite que le reste du monde.
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Notre planète
Quelques décennies d’écart et des paysages complètement transformés. En août dernier, Greenpeace a envoyé le photographe suédois Christian Aslund au Svalbard, archipel norvégien de l’océan Arctique , en lui demandant de reproduire des photos qu’il avait lui-même prises en 2002. Accolées à des images d’archives, réalisées quelques décennies plus tôt, ces photographies forment une série qui illustre à quel point les glaciers arctiques ont fondu rapidement, en un peu moins d’un siècle.
Une photo d’archive datée de 1967 et tirée des fonds du Norsk Polarinstitutt, l’institut polaire norvégien, montre ainsi, ci-dessus, les glaciers Kongsvegen et Pedersenbreen, fusionnant et entourant la montagne de Nielsenfjellet. Tandis que la photographie la plus ancienne montre des murs de glace, ceux-ci ont totalement disparu dans l’image de 2024. Seule reste la montagne, complètement nue, unique repère qui permet d’affirmer qu’il s’agit du même lieu.
Photographié en 1928, le glacier Kongsbreen, composé d’importants blocs de glace, semblait tellement imposant qu’il bloquait l’horizon, et prenait le pas sur l’océan Arctique qui entoure l’archipel du Svalbard. Le même angle, en 2024, montre des bandes de terre, libérées de toute glace, et remplacées par de l’eau, tandis que les montagnes au loin sont désormais complètement visibles. Le glacier paraît s’être volatilisé.
De même, une photo d’archive du glacier Blomstrandbreen, prise en 1918, montre de la roche complètement prise dans des morceaux de glace de plusieurs mètres de haut. La glace a entièrement fondu sur la photo de 2024. Selon le photographe, Christian Åslund, cité dans un communiqué de Greenpeace publié le 6 novembre, cette série montre « la rapidité avec laquelle notre planète change à mesure que la crise climatique s’aggrave . L’Arctique est notre sentinelle climatique : c’est là que convergent les crises du climat et des océans, et c’est là que les effets de ces crises sont les premiers à être observés et ressentis avec le plus d’acuité. »
L’Arctique est l’une des régions où le changement climatique, d’origine humaine, est le plus rapide. Les pôles se réchauffent plus de deux fois plus vite que le reste de la planète. Mais cette hausse des températures a des conséquences mondiales. La fonte des glaciers et des nappes glaciaires entraîne notamment une élévation du niveau des mers, menaçant des territoires très peuplés.