Le phare de la Coubre, haut de 64 mètres et construit en 1904, pourrait être démoli.
Cet édifice situé à la Tremblade, en Charente-Maritime, est doublement menacé par la montée du niveau de l’océan et par le recul du cordon dunaire.
Des amoureux de ce monument emblématique de la Côte sauvage ont lancé des pétitions pour réclamer son sauvetage.
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Érosion du littoral : des milliers de logements menacés
Ce n’est, à ce stade, qu’une « projection » de la Direction interrégionale de la mer Sud-Atlantique. Mais déjà, la perspective d’une démolition du phare de la Coubre, en Charente-Maritime, inquiète ses admirateurs. Ce monument emblématique de la Côte sauvage (nouvelle fenêtre), situé sur la commune de La Tremblade, près de Royan, est doublement menacé par la montée du niveau de l’océan (nouvelle fenêtre) et par le recul du cordon dunaire. Il pourrait donc être démoli sans être relocalisé, comme l’a annoncé le Littoral (nouvelle fenêtre), un hebdomadaire local.
« On est dans la projection, dans l’étude d’une possibilité. Sans calendrier de posé », a déclaré à l’AFP Christophe Mérit, directeur adjoint de la sécurité et des contrôles maritimes au sein de la Direction interrégionale de la mer Sud-Atlantique, une antenne du ministère de la Mer.
Plusieurs pétitions ont fleuri ces derniers jours sur Internet pour tenter de « sauver », de « sauvegarder » cette silhouette familière des habitants et touristes qui y sont attachés. Sud Ouest (nouvelle fenêtre) recense trois pétitions. L’une d’elles (nouvelle fenêtre), intitulées « non à la démolition de notre phare », a été, à ce jour, signée par plus de 1700 personnes. « Ce phare, c’est notre patrimoine, notre histoire. Il fait partie de notre paysage, de nos souvenirs, de notre identité locale », énumère cette pétition lancée par Cédric Robert. « Certes, l’érosion (nouvelle fenêtre)avance, la dune recule. Mais des solutions doivent exister pour protéger ce trésor. Et il est urgent d’agir maintenant », estime-t-il.
Quatre autres phares déjà emportés
Ce phare blanc et rouge, haut de 64 mètres, qui signale jusqu’à 52 kilomètres au large l’approche de l’estuaire de la Gironde, avait été érigé à 1,8 kilomètre de l’océan lors de sa construction, en 1904. Aujourd’hui, l’Atlantique n’est plus qu’à 130 mètres et quand cette distance aura encore été réduite de moitié, la déconstruction de l’édifice sera ordonnée dans la mesure où les infiltrations d’eau salée saperont alors ses fondations, expliquent les autorités, rejetant la possibilité de le faire reculer.
Selon Damien Joussemet, un responsable de l’édifice interrogé par l’AFP, quatre autres phares sur la commune de La Tremblade ont été emportés par les flots depuis le XVIIe siècle sous l’effet de l’érosion.
Phénomène naturel de perte de sédiments causé par les vents, les vagues et les marées, l’érosion côtière fait reculer les plages et les dunes de plusieurs mètres par endroits, chaque année. Dans le secteur de la Tremblade, le trait de côte s’était notamment replié de 18 mètres durant le seul hiver 2020-2021, selon les relevés de l’Observatoire de la côte de Nouvelle-Aquitaine (Ocna), qui associe des chercheurs du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) et de l’Office national des forêts (ONF).
Selon les estimations du Groupement d’intérêt public (GIP) Littoral, qui regroupe les collectivités locales touchées par l’érosion depuis la Charente-Maritime jusqu’aux Pyrénées-Atlantiques, environ 6700 logements et commerces sont menacés par ce recul d’ici à 2050, si rien n’est fait.