Un jeune homme soupçonné d’avoir ces derniers mois tué cinq chevaux et d’en avoir blessé grièvement dix autres en Normandie a été placé en détention provisoire et sera jugé le 26 septembre, a annoncé jeudi 7 août la procureure du Havre, Soizic Guillaume.
Le suspect, un homme d’une vingtaine d’années, a été interpellé le 4 août, a fait savoir la procureure lors d’une conférence de presse. Il lui est reproché des « sévices graves ou actes de cruauté » sur un animal domestique ayant entraîné ou non la mort et la détention d’armes de catégorie D, pour sept faits ayant eu lieu lors des nuits du 26 au 27 juin et du 31 juillet au 1er août, a précisé la même source. Le suspect « a reconnu sa présence sur deux faits » mais conteste les autres.
« Un procédé similaire était utilisé » avec des « lacérations plus ou moins profondes, parfois jusqu’à 8 centimètres », dans certains cas « les yeux crevés » et des fractures ou écrasements liés à des coups sur les équidés, a rapporté la procureure. L’un des chevaux tués appartenait à la petite amie du suspect, « sans que ce dernier n’ait fait état d’un conflit particulier avec elle », a dit Mme Guillaume.
Une seconde expertise psychiatrique demandée
Du sang humain retrouvé sur le dernier lieu d’agression a permis d’identifier le suspect, « déjà connu » de la justice pour des faits de violence, a-t-elle ajouté. Des perquisitions ont permis de trouver « un cutter qui présentait des traces de sang séché », une massette et des vêtements avec des « traces rougeâtres » ou encore des biscuits pour chevaux, alors que le mis en cause « n’a pas de lien spécifique avec les équidés », selon la procureure.
Le suspect sera jugé le 26 septembre au Havre et encourt jusqu’à cinq ans de prison. Selon la magistrate, le jeune homme « ne peut pas expliquer les raisons de ses agissements » et « explique avoir obéi à des pulsions ». Mme Guillaume précise qu’une seconde expertise psychiatrique sera diligentée, une première n’ayant décelé « aucun trouble psychiatrique pouvant altérer ou abolir son discernement ».
La Normandie, connue pour ses élevages de chevaux de course et de sport, est la région de France comptant le plus d’équidés. En 2020, des signalements de chevaux mutilés par centaines avaient créé une véritable psychose chez leurs propriétaires. Il s’était avéré que les trois quarts étaient d’origine naturelle et que seuls 16 % des cas relevaient d’une action humaine.