Selon Santé publique France, plus de 170 cas de chikungunya ont été enregistrés à Mayotte depuis fin mars.
L’agence note ce vendredi une augmentation récente des cas autochtones.
Une nouvelle phase du plan Orsec destiné à éviter une éventuelle épidémie a été activée.
Mayotte face à la recrudescence du chikungunya. Plus de 170 cas ont été enregistrés depuis fin mars avec une augmentation récente des cas autochtones, a indiqué vendredi Santé publique France. Une nouvelle phase du plan Orsec a été annoncée pour tenter d’éviter une éventuelle épidémie.
« Depuis le premier cas de chikungunya à Mayotte, importé de La Réunion, 176 cas ont été confirmés biologiquement sur le territoire » de Mayotte entre fin mars et mi-mai, a détaillé l’agence sanitaire. Cette dernière a recensé 101 cas autochtones, 32 importés et 43 au statut d’acquisition inconnu.
Les cas détectés désormais « majoritairement autochtones »
L’évolution est allée crescendo au fil des semaines, avec une forte accélération fin avril, potentiellement liée aux vacances scolaires. Elle avoisine désormais une quarantaine de nouveaux cas hebdomadaires. À la différence des premières semaines, les cas détectés sont dorénavant « majoritairement autochtones« , témoignage d’ »une intensification de la circulation virale locale faisant peser un risque réel d’évolution vers une situation épidémique« , selon l’agence sanitaire.
Le plan Orsec a donc été élevé au niveau 2B par l’agence régionale de santé : « plusieurs mesures de gestion et de surveillance vont être mises en œuvre pour freiner cette dynamique et mieux se préparer à une éventuelle phase épidémique« . Depuis la détection du premier cas confirmé, sept personnes ont été hospitalisées, dont cinq femmes enceintes pour surveillance. Il n’y a eu aucune admission en réanimation et aucun décès.
Le chikungunya, parfois surnommé la maladie de l’homme courbé, se distingue par des douleurs articulaires, des maux de tête ou des fièvres qui peuvent être très brutaux et intenses. Son virus se transmet via les piqûres de moustiques infectés, passant ainsi d’un humain à l’autre. Une épidémie frappe depuis plusieurs mois un autre département d’outre-mer, La Réunion, située à quelque 1.500 kilomètres de Mayotte. Plusieurs dizaines de milliers de cas et douze décès y ont été recensés.
Mayotte a déjà subi plusieurs crises de santé publique en 2024, dont une épidémie de choléra, puis les conséquences du passage du cyclone Chido. Et la population de l’archipel, département le plus pauvre de France, est souvent en mauvaise santé avec des « comorbidités à des stades avancés en nombre important« , a noté Santé publique France il y a une semaine.