Depuis le 16 juin, la province du Guangdong, dans le sud de la Chine, est confrontée à une flambée inédite de chikungunya. Ce virus transmissible par les moustiques et provoquant fièvre élevée et douleurs articulaires intenses a déjà infecté plus de 9 933 personnes à la date du 17 août – la communication des chiffres étant hebdomadaire –, principalement dans la ville industrielle de Foshan, mais aussi dans la mégapole de Canton, à une trentaine de kilomètres. Le 15 août, un cas a aussi été détecté à Hongkong, chez un homme de 23 ans qui avait séjourné sur le continent deux semaines plus tôt.
La mousson, particulièrement violente en 2025, a provoqué des inondations massives entre le 25 juin et le 10 juillet à travers la région. A Foshan et à Canton, les pluies torrentielles ont transformé des routes en torrents boueux, favorisant la prolifération des moustiques dans les eaux stagnantes et la propagation du virus.
Présent depuis quelques années dans le sud de la Chine, le moustique Aedes albopictus impliqué ici apporte déjà régulièrement la dengue (16 000 cas l’an dernier). Pour Huang Cunrui, professeur de santé publique à l’université Tsinghua, « cette fièvre du chikungunya se propage d’autant plus facilement que la population chinoise manque d’immunité et que le commerce international va croissant ». Il note « le rôle du réchauffement climatique dans le rallongement de la saison des moustiques », avec le risque que la dengue comme le chikungunya passent du statut de maladies transmissibles importées à celui d’épidémies endémiques.
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