- Zhang Zhan a été de nouveau condamnée à quatre ans de prison en Chine, selon Reporters sans frontières.
- Cette journaliste citoyenne est accusée d’avoir propagé de « fausses informations ».
- Elle s’était rendue à Wuhan pour raconter les débuts du Covid-19.
Elle est un témoin des tout premiers jours du Covid-19. Et refuse toujours de se taire. La journaliste citoyenne (nouvelle fenêtre) Zhang Zhan a été condamnée à quatre ans de prison ce vendredi 19 septembre, selon l’ONG Reporters sans frontières, pour « fausses informations causant un tort grave à l’image nationale »
. Ancienne avocate, elle venait de purger sa première peine de prison pour avoir couvert la réponse des autorités à l’épidémie.
Les autorités silencieuses
Elle a été jugée vendredi matin et condamnée à quatre ans de prison, (nouvelle fenêtre) selon un communiqué de RSF, au cours d’un procès dont on peine à connaître les contours. Un groupe de sept diplomates de pays européens et nord-américains se sont ainsi vu refuser l’accès au procès. Motif avancé : leurs documents n’étaient pas en règle, a constaté l’AFP. Un message publié sur X (nouvelle fenêtre) par la militante basée en Grande-Bretagne Jane Wang, qui cite des « sources fiables »,
fait état d’informations similaires.
Mais du côté des autorités, c’est le silence. Un responsable du tribunal situé à Shanghai a ainsi refusé de confirmer cette information à l’agence française, tandis qu’un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré qu’il n’était pas au courant de la situation lorsqu’il a été interrogé à ce sujet. Le ministère des Affaires étrangères n’a quant à lui pas répondu aux sollicitations de la presse.
La journaliste citoyenne a été arrêtée « pour avoir rapporté des violations des droits humains par le régime chinois »,
selon RSF. « Zhang Zhan a tout sacrifié pour dénoncer les abus et les violations des droits humains par le régime chinois »
, a déclaré Aleksandra Bielakowska, chargée de plaidoyer chez RSF Asie-Pacifique, dans un communiqué sur la condamnation.
En 2020, celle qui s’était rendue à Wuhan pour raconter les débuts de cette épidémie qui a mis le monde à l’arrêt avait documenté la réponse chinoise au Covid-19. Avec des vidéos prises sur son smartphone, elle dénonçait la politique sanitaire comme violant les droits humains. Arrêtée par la suite, elle avait été condamnée à la fin de la même année à quatre ans de prison pour « provocation aux troubles »
, une terminologie souvent utilisée contre les dissidents, avant d’être libérée en mai 2024. Des groupes de défense des droits ont rapporté en janvier que Zhang Zhan avait entamé une grève de la faim et était nourrie de force.