Les autorités chinoises ont levé, mardi 5 août, une alerte aux pluies torrentielles alors qu’elles avaient évacué plus de 80 000 personnes à Pékin, une semaine après des intempéries meurtrières ayant conduit les responsables locaux à présenter un rare mea culpa.
La municipalité de Pékin avait émis lundi une alerte maximale pour des pluies torrentielles entre lundi midi et mardi matin. Plus de 82 000 personnes avaient dans la foulée été déplacées des zones vulnérables, selon le quartier général de réponse aux inondations de la municipalité, cité par l’agence étatique Chine nouvelle.
L’alerte a finalement été levée tôt mardi matin, ont annoncé les autorités, sans communiquer sur la date de retour des évacués. Des averses isolées sont toutefois toujours possibles dans certains quartiers périphériques de la ville, ont-elles précisé, ajoutant que les habitants « ne doivent pas baisser la garde », notamment en raison du risque de glissements de terrain.
Les districts ruraux du nord de Pékin avaient été sévèrement touchés la semaine dernière par des intempéries, qui ont fait au moins 44 morts et neuf disparus, selon les chiffres officiels. La majorité des victimes résidaient dans un centre de soins pour personnes âgées du district de Miyun. Cette catastrophe a conduit les autorités à reconnaître des « lacunes » dans la préparation des services municipaux.
Mardi, des journalistes de l’Agence France-Presse ont constaté que les eaux s’étaient retirées à Miyun, laissant derrière elles un paysage de voitures cabossées, d’arbres déracinés et de tracteurs renversés sur un sol boueux.
Niveau « noir » à Hongkong
Des inondations touchent par ailleurs Hongkong mardi en raison de fortes pluies, qui ont conduit les météorologues à émettre le plus haut niveau d’alerte aux pluies torrentielles pour la quatrième fois en seulement huit jours. L’observatoire météorologique du centre financier a émis le niveau « noir » d’alerte aux pluies torrentielles, qui signifie que les précipitations doivent dépasser les 70 millimètres par heure.
Mardi matin, les prévisionnistes ont averti d’un risque de « graves inondations », ajoutant que le cumul des pluies risquait de dépasser 100 millimètres à certains endroits. L’agence météorologique locale a dit avoir enregistré le plus haut cumul quotidien de pluies pour un mois d’août depuis 1884. « Jusqu’à 14 heures [8 heures, à Paris], 355,7 millimètres de pluie ont été enregistrés au siège de l’Observatoire » de Hongkong, « battant le record du cumul de précipitations » jamais constaté depuis 1884, a écrit l’agence sur son site internet.
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« Chaleur humaine »
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La région méridionale chinoise a suspendu les cours dans les établissements scolaires et ouvert des abris temporaires. Sur les réseaux sociaux, des images montrent des véhicules presque submergés dans un parking extérieur du district de Tseung Kwan O. Dix-huit cas d’inondations ont été identifiés mardi matin, selon les services de drainage. Les activités du service des urgences de l’hôpital Queen Mary, sur l’île de Hongkong, sont par ailleurs affectées en raison d’inondations sur plusieurs voies de circulation, selon les autorités sanitaires.
Dans le pôle technologique chinois de Shenzhen, limitrophe de Hongkong, les autorités ont émis le niveau le plus élevé d’alerte aux pluies torrentielles mardi, une première depuis 2018, selon la presse locale.
Les catastrophes naturelles sont courantes en Chine, surtout au cours de l’été : certaines régions sont submergées par des pluies diluviennes quand d’autres sont en proie à la sécheresse.
La Chine est le plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre qui, selon les scientifiques, accélèrent le changement climatique et rendent plus fréquents et intenses les événements météorologiques extrêmes. Le pays se présente également comme le leader mondial des énergies renouvelables et vise la neutralité carbone d’ici à 2060.