La justice parisienne a autorisé le leader indépendantiste kanak Christian Tein, mis en examen dans l’enquête sur les émeutes mortelles de mai 2024, à retourner en Nouvelle-Calédonie, a appris l’Agence France-Presse (AFP) de source proche du dossier, mercredi 1ᵉr octobre.
Selon cette source proche du dossier, confirmant des informations de la chaîne NC La 1ère, cette modification du contrôle judiciaire, décidée le 23 septembre, concerne également d’autres chefs de file indépendantistes mis en cause pour ces émeutes, qui avaient fait 14 morts.
De même source, M. Tein, 57 ans, va toutefois rester pour l’instant dans l’Hexagone et décidera éventuellement de rentrer en Nouvelle-Calédonie après l’expiration du délai d’appel de la décision pour le parquet de Paris, vendredi.
Les juges d’instruction chargés du dossier ont justifié le 23 septembre cette décision en expliquant que M. Tein avait respecté les obligations de son contrôle judiciaire ; que de larges investigations avaient déjà été menées le concernant et que ses positions sur les faits étaient désormais actées au dossier, selon la source proche.
Les juges rappellent aussi que M. Tein a pris la parole publiquement, plusieurs fois, sans inciter ou provoquer à commettre des infractions, permettant d’alléger son contrôle judiciaire.
Au vu notamment de l’avancée du dossier, les magistrats ont aussi levé l’interdiction de contact entre M. Tein et d’autres mis en cause indépendantistes, Guillaume Vama, Dimitri Qenegei, Brenda Wanabo ou encore Steeve Unë.
Un retour possible après des mois de procédure
« La possibilité pour Christian Tein de retourner en Nouvelle-Calédonie n’est que la résultante de l’évolution du dossier qui démontre son absence d’implication dans les faits reprochés », a estimé auprès de l’AFP Florian Medico, un des avocats de M. Tein avec François Roux et Pierre Ortet.
D’après le conseil, « les magistrats instructeurs parisiens ont fait un travail considérable, et permettent de faire avancer la vérité judiciaire loin des manipulations politiques. Après avoir été transféré dans des conditions indignes à 17 000 kilomètres des siens, il est logique de lui permettre de rentrer chez lui au regard de sa parfaite coopération avec l’autorité judiciaire malgré l’injustice de sa situation pendant de nombreux mois ».
M. Tein, à l’époque chef de la Cellule de coordination des actions de terrain, reste mis en examen pour vols en bande organisée avec arme, destructions en bande organisée, et association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et délits. Interpellé en juin 2024, il avait été placé en détention provisoire et transféré immédiatement dans l’Hexagone avec six autres militants, à bord d’un avion spécialement affrété. Christian Tein a toujours nié avoir appelé à commettre des violences.