- Le Mexique a adopté mercredi une réforme qui durcit la législation autour de la consommation de cigarettes électroniques.
- Un vendeur de ces produits risque jusqu’à 8 ans de prison.
Jusqu’à huit ans de prison pour la vente de cigarettes électroniques. C’est ce que contient la loi adoptée par le Parlement mexicain mercredi 10 décembre, une loi criminalisant la vente de cigarettes électroniques et de produits assimilés.
Le parti Morena de la présidente Claudia Sheinbaum estime vouloir protéger la santé des jeunes et combler des lacunes juridiques qui ont permis de promouvoir ces produits comme étant sans danger pour la santé. Désormais, « les cigarettes électroniques et autres systèmes ou dispositifs analogues »
sont interdits avec cette réforme, déclare la présidente du Sénat, Laura Itzel Castillo.
Une loi jugée « ambiguë » par les oppositions
Le nombre d’utilisateurs de ces appareils a été estimé à 2,1 millions de personnes sur quelque 132 millions d’habitants, selon une enquête officielle réalisée en 2023. Cette loi s’inscrit dans le prolongement d’une législation anti-nicotine menée par le Mexique depuis plusieurs années : en 2022, une réforme prohibe la consommation de cigarettes (qu’elles soient électroniques ou non) dans les lieux publics, en plus d’une interdiction de leur publicité.
Plusieurs pays, notamment en Amérique latine, ont eux aussi proscrit la vente de cigarettes électroniques. Mais rares sont ceux qui, comme le Mexique, ont instauré des peines de prison, en faisant l’une des législations les plus sévères au monde sur le sujet. Des élus de l’opposition ont jugé la loi « ambiguë »
et dit craindre des abus de la part des autorités. Adoptée par les deux chambres du Parlement, la loi sera applicable après promulgation formelle par la présidente Claudia Sheinbaum.
Jusqu’à 20 ans de prison à Singapour pour l’importation de cigarettes électroniques
Début octobre, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’était inquiétée de la vague « alarmante »
de dépendance à la nicotine provoquée par la cigarette électronique chez les jeunes, avec au moins 15 millions d’enfants de 13 à 15 ans dans le monde qui y ont désormais recours. Les cigarettes électroniques sont également souvent accusées de pouvoir servir de vecteur à la consommation de drogues de synthèse.
À Singapour, qui dispose de l’une des législations les plus strictes au monde, l’importation de cigarettes électroniques est passible de vingt ans de prison et la revente de dix ans, alors qu’en France le projet de taxe sur la cigarette électronique fait encore débat.









