Dans son discours télévisé du 13 avril 2020, en plein confinement, Emmanuel Macron soulève un paradoxe : « Notre pays, aujourd’hui, tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal. » Il dresse une longue liste des métiers mobilisés « en deuxième ligne », la première étant les soignants. A l’issue de la crise liée à la pandémie de Covid-19, le ministère du travail a confié une mission à Sophie Moreau-Follenfant, ex-DRH chez Derichebourg, aujourd’hui au directoire de RTE (Réseau de transport d’électricité), et Christine Erhel, directrice du centre d’études de l’emploi et du travail du Conservatoire national des arts et métiers. Elles ont rendu leur rapport en décembre 2021. Cinq ans après le premier confinement, Christine Erhel revient sur la définition de ces nouvelles catégories de travailleurs.
Au départ, quel est l’objectif de la mission que vous confie le ministère du travail ?
D’abord, identifier les travailleurs de la deuxième ligne en lien avec la seule définition qui existait alors, qui était le discours d’Emmanuel Macron. Ensuite, qualifier et mesurer leurs conditions de travail et d’emploi. Puis accompagner les partenaires sociaux dans les branches où ils sont le plus employés pour améliorer leur situation.
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