La directrice générale de Médecins sans frontières France, Claire Magone, revient d’un séjour d’une semaine dans la bande de Gaza. L’ONG humanitaire gère plusieurs cliniques dans ce territoire qu’Israël bombarde et assiège, quasi sans discontinuer, depuis deux ans.
Dans quel état est la ville de Gaza, où vous vous êtes rendue ?
Quand je suis arrivée, la ville de Gaza était en cours d’encerclement par les tanks. Notre clinique, là-bas, était une « clinique de pansement » : nous apportions des soins postopératoires, consistant à nettoyer les plaies, à enlever les tissus nécrosés, etc., à des patients qui ont des blessures très graves, dont les membres ont été fracturés, brûlés, déchiquetés par les bombardements. Nos équipes soignaient alors que les tanks approchaient, que les drones survolaient les quartiers, que l’eau était coupée. L’armée mène une stratégie d’asphyxie, en attaquant, par exemple, les camions-citernes, comme elle l’a fait mi-septembre avec l’un des nôtres, pourtant clairement identifié, en bloquant tous les services vitaux… Il y avait une terreur permanente.
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