Dix ans après l’accord de Paris sur le climat de 2015, l’Union européenne (UE) va-t-elle renoncer à atteindre, comme elle s’y était engagée, la neutralité carbone en 2050 ? Le débat n’est pas posé en ces termes, mais la droite et l’extrême droite, qui détiennent une majorité au Parlement européen et influencent les choix politiques de nombreux Etats-membres, œuvrent en tout cas à affaiblir la portée de l’action européenne contre le réchauffement climatique.
Mercredi 9 juillet, dans l’Hémicycle strasbourgeois, elles ont, une nouvelle fois, uni leurs forces en ce sens. Dans leur ligne de mire, l’objectif de réduction de 90 % des émissions de CO2 au sein de l’Union européenne en 2040 (par rapport à 1990), qu’a présenté la Commission mercredi 2 juillet. Il doit maintenant être adopté par les Etats-membres et le Parlement européen, qui sont bien moins allants qu’ils ne l’étaient quand ils se sont dotés d’une première cible, pour 2030, afin de diminuer de 55 % leurs émissions à cet horizon.
La percée des nationalistes partout en Europe, le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le décrochage économique de l’Union européenne face aux Etats-Unis ou à la Chine, et la persistance de la guerre en Ukraine ont, en effet, changé les équilibres politiques sur le Vieux Continent. Dans ce contexte, les résistances à un agenda vert sont de plus en plus nombreuses et les Européens placent leurs priorités ailleurs, préférant se concentrer sur les sujets de compétitivité, de migration et de sécurité.
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