Plusieurs pays ont déjà annoncé que 2024 serait la plus chaude jamais enregistrée par leurs services de météorologie.
Une tendance de fond, alors que l’année pourrait devenir, au niveau planétaire, la première à dépasser les 1,5°C de réchauffement par rapport à l’ère pré-industrielle.
La liste devrait s’allonger dans les jours à venir. Alors que 2024 va certainement devenir la première année à dépasser les +1,5°C de réchauffement par rapport à l’ère pré-industrielle, plusieurs pays ont déjà annoncé qu’elle était la plus chaude jamais enregistrée à leur échelle. C’est le cas pour la Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, pour qui « la température moyenne nationale était de 10,92°C, soit 1,03°C de plus sur un an ». Il s’agit « de l’année la plus chaude depuis 1961, date du début des relevés d’observation complets », a indiqué mercredi 1ᵉʳ janvier l’Administration météorologique chinoise sur son site Internet.
Inde, Taïwan, Allemagne…
La Chine n’est pas le seul pays dans ce cas. L’Inde a aussi confirmé avoir subi l’année la plus chaude de ses mesures depuis 1901. Selon le Département météorologique indien, « la température moyenne annuelle de l’air à la surface du sol en Inde en 2024 était 0,65°C au-dessus de la moyenne à long terme de la période 1991-2020 ». Le pays – le troisième plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde – a traversé cette année sa vague de chaleur la plus longue jamais enregistrée, avec des températures dépassant les 45°C.
Le 31 décembre, Taïwan a également annoncé que 2024 serait la plus chaude jamais enregistrée depuis le début des relevés en 1897. La moyenne des températures y atteint 24,97°C, dépassant le précédent record de 24,91°C établi en 2020.
En Europe, l’Allemagne a fait état, en décembre, d’un record similaire. « Depuis la fin du 19ᵉ siècle, jamais il n’a fait aussi chaud en Allemagne qu’en 2024 », a déclaré le 17 décembre dernier, dans un communiqué, Tobias Fuchs, responsable du service météorologique allemand (DWD). Le début des relevés remonte à 1881.
En République tchèque, la ville de Prague a indiqué avoir connu son année « de loin la plus chaude », a annoncé jeudi 2 janvier l’agence météorologique tchèque qui recense les données depuis 1775. Les précédents records de 2018 et 2023 ont été dépassés de 0,5 degré. Pour la France, selon les prévisions de Météo-France (nouvelle fenêtre), si 2024 ne battra pas le record de 2022, elle devrait pointer à la troisième ou quatrième place au classement derrière 2022, 2023 et 2020.
Un déclencheur pour les événements extrêmes
Ces hausses de températures liées au changement climatique ont déclenché des conditions météorologiques extrêmes et de chaleur record, a alerté l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Car le réchauffement mondial, dû en grande partie à l’utilisation de combustibles fossiles, n’est pas seulement une question de hausse des températures, mais a des répercussions importantes en raison de toute la chaleur supplémentaire accumulée dans l’atmosphère et dans les mers. Un air plus chaud peut contenir plus de vapeur d’eau, et des océans plus chauds entraînent une plus grande évaporation ; ce qui peut conduire à des pluies diluviennes et des tempêtes plus intenses.
Avec des conséquences importantes pour les populations et de plus en plus coûteuses. En 2024, des inondations meurtrières ont ravagé l’Espagne et le Kenya. De multiples tempêtes se sont abattues sur les États-Unis et les Philippines. Une grave sécheresse et des incendies de forêt ont frappé l’Amérique du Sud. Des phénomènes extrêmes qui ont coûté la vie à des milliers de personnes. Sur le plan économique, les catastrophes naturelles ont causé 310 milliards de dollars de pertes dans le monde, selon une estimation du groupe d’assureurs Swiss Re.