Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne depuis 2019, a longtemps fait de la lutte contre le dérèglement climatique sa marque de fabrique. Le pacte vert, qui doit permettre aux Européens de réduire de 55 % leurs émissions de CO2 en 2030 (par rapport à 1990) avant d’atteindre en 2050 la neutralité carbone, a été la pierre angulaire de son premier quinquennat. Mais, depuis le début de son second mandat, le 1er décembre 2024, elle a le plus grand mal à prendre les dispositions nécessaires pour que les Vingt-Sept respectent effectivement l’accord de Paris sur le climat, qui vise à limiter le réchauffement à + 2 °C, et si possible à + 1,5 °C.
A plusieurs reprises ces dix-huit derniers mois, Ursula von der Leyen s’est engagée à donner à l’Union européenne (UE) un objectif de réduction de 90 % des émissions de gaz à effet de serre en 2040. Elle avait même, fin 2024, précisé qu’elle ferait une proposition législative au premier trimestre 2025.
Las ! la Commission n’a pas tenu parole et, il y a quelques jours, elle a fait savoir qu’elle présenterait sa cible 2040 « avant l’été », en juin ou en juillet. Bruxelles a surtout commencé à préparer le terrain à un objectif qui serait moins ambitieux que prévu. « Nos objectifs en matière de climat restent les mêmes », a certes assuré Ursula von der Leyen, le 8 avril. « Mais nous serons plus flexibles et pragmatiques sur la manière de les atteindre », a-t-elle poursuivi.
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