Les députés Violette Spillebout (Renaissance) et Paul Vannier (La France insoumise) ont écrit à la ministre de l’éducation, Elisabeth Borne, pour lui faire part de leurs questionnements sur l’« intégrité » de la numéro deux du ministère, dans l’affaire d’accusations d’homophobie et de racisme portant sur l’école catholique parisienne Stanislas.
« En tant que corapporteurs de la commission d’enquête » sur les violences scolaires, « il est de notre devoir de vous signaler [une] intervention de la cheffe de l’inspection générale de l’époque », Caroline Pascal, l’actuelle numéro deux du ministère de l’éducation, « qui soulève des interrogations quant à son intégrité professionnelle », écrivent les deux députés dans ce courrier consulté vendredi 13 juin par l’Agence France-Presse (AFP) et révélé par Franceinfo.
« Mme Pascal exerce des responsabilités de tout premier plan, dont dépend la sécurité de millions d’élèves », insistent les deux députés, qui appellent la ministre à « prendre les mesures qui (lui) sembleront opportunes » dans ce texte daté de mardi. Les deux corapporteurs ont mené ces derniers mois plus de cent auditions sur les violences en milieu scolaire, dans la foulée du scandale des violences physiques et pédocriminelles à l’école Bétharram.
La polémique minimisée par Elisabeth Borne
Les corapporteurs ont dans ce cadre entendu fin mai des inspecteurs de l’inspection générale de l’éducation nationale chargés du contrôle de l’école Stanislas, un établissement parisien prestigieux qui était visé par des accusations d’homophobie et de racisme relayées par la presse.
Plusieurs inspecteurs qui avaient participé à l’enquête sur l’école Stanislas en 2023 ont pointé le rôle de Mme Pascal dans l’ajout d’un paragraphe critiqué sur la lettre accompagnant le rapport d’inspection, qui semblait balayer les accusations d’homophobie et de racisme et conforter la direction de l’établissement.
La commission d’enquête a conclu trois mois d’auditions le mois dernier en entendant Mme Borne, qui avait minimisé la polémique autour du paragraphe ajouté par Mme Pascal, déclarant que seul le rapport lui-même des inspecteurs fait foi, et non la lettre de l’inspection générale l’accompagnant. La ministre avait par ailleurs annoncé qu’une inspection « de suivi » aurait lieu le 28 mai à Stanislas, pour contrôler la mise en œuvre « des recommandations et des mises en demeure » à la suite du rapport de 2023. Les conclusions de cette visite d’inspection n’ont pas encore été divulguées.