Le pétrolier et le cargo impliqués lundi dans une collision en mer du Nord, au large de l’Angleterre, sont toujours en feu et font l’objet d’une surveillance constante, ont annoncé mardi 11 mars en milieu de journée les garde-côtes britanniques.
« Le Solong est toujours en feu et l’incendie à bord du Stena-Immaculate a fortement diminué. Des navires de sécurité et d’autres navires dotés de moyens de lutte contre le feu sont toujours sur place et d’autres arriveront aujourd’hui », ont-ils précisé, ajoutant que le cargo s’est éloigné du pétrolier, et dérive vers le sud.
Le pétrolier, Stena-Immaculate, affrété par l’armée américaine, était à l’ancre à environ 16 kilomètres au large de la ville de Hull, dans le Yorkshire, sur la côte est du Royaume-Uni, quand il a été percuté par le porte-conteneurs Solong dans des circonstances encore inconnues.
Le propriétaire du cargo, battant pavillon portugais, a affirmé mardi que son navire ne transportait pas de conteneurs chargés de cyanure de sodium, contrairement à ce qu’affirmait jusqu’à présent le site spécialisé Lloyd’s List Intelligence. « Nous sommes en mesure de confirmer qu’à bord il n’y a pas de conteneurs chargés de cyanure de sodium, comme cela a été rapporté à tort. Il y a quatre conteneurs vides qui ont précédemment contenu le produit chimique dangereux, et ces conteneurs continueront à être surveillés », a rapporté la compagnie maritime allemande Ernst Russ dans un communiqué.
Les recherches interrompues
La collision a entraîné un énorme incendie et une fuite de kérosène, faisant redouter une catastrophe écologique. Les recherches pour retrouver un membre d’équipage disparu du cargo ont été interrompues dans la nuit. Ce dernier est présumé mort, a annoncé le gouvernement britannique en début d’après-midi. Au total, 36 membres d’équipage ont été ramenés à terre sains et saufs.
La collision fait la une de la totalité des journaux britanniques mardi. « Catastrophe », s’alarme The Mirror, tandis que le Sun s’inquiète de ces « feux de l’enfer ». Le Daily Mail s’interroge sur les raisons de cette collision « en plein jour ».
Il n’y a « aucune raison de penser », à ce stade, que la collision relève d’un acte criminel, a souligné dans l’après-midi un porte-parole de Downing Street. « La direction des enquêtes sur les accidents maritimes va évidemment procéder à l’évaluation préliminaire de la collision. Je ne vais pas m’avancer sur ce travail, mais, d’après ce que je comprends, il n’y a pas de raison de penser pour l’instant qu’il s’agit d’un acte criminel », a-t-il déclaré.
Un peu plus tôt, un porte-parole du premier ministre britannique, Keir Starmer, avait qualifié la situation « d’extrêmement préoccupante », tandis que les gardes-côtes avaient lancé une « évaluation » pour décider des « mesures de lutte contre la pollution probablement nécessaires » après la collision entre les navires.
« Multiples risques toxiques »
L’ONG Greenpeace s’est dite « extrêmement préoccupée » par « les multiples risques toxiques que ces produits chimiques pourraient poser à la vie marine ». « Le kérosène qui a pénétré dans l’eau à proximité d’une zone de reproduction des marsouins est toxique pour les poissons et autres créatures marines », a déclaré Paul Johnston, scientifique aux laboratoires de recherche de Greenpeace à l’université d’Exeter.
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Le Stena-Immaculate, battant pavillon américain, appartient à la société suédoise Stena Bulk, et mesure 183 mètres de long. Il avait été mis en service en 2017. Selon Lloyd’s List, il transportait 220 000 barils de kérosène. Il était parti le 27 février d’Agioi Theodoroi, en Grèce, à destination de Killinghome, dans le nord de l’Angleterre, selon Vessel Finder.
D’après un porte-parole du commandement chargé du transport maritime militaire, le Stena-Immaculate « était temporairement affrété par le Military Sealift Command », une branche de l’armée américaine. Le cargo impliqué, le Solong, bat pavillon portugais et était parti de Grangemouth, en Ecosse, lundi soir pour se rendre à Rotterdam, aux Pays-Bas.