L’adolescent de 15 ans qui a tiré sur le sénateur et candidat à la présidence colombienne Miguel Uribe Turbay le 7 juin, le blessant mortellement, a été condamné, mercredi 27 août. Il « devra passer sept ans en détention dans un centre de soins spécialisé » pour mineurs et ne sera pas transféré dans une prison pour adultes lorsqu’il aura 18 ans, a annoncé le parquet.
L’avocat de M. Uribe, Victor Mosquera, a relevé sur X qu’en l’état du droit, « une des peines les plus lourdes a été infligée au mineur ».
« Nous respectons cette décision, mais cette peine ne sera jamais à la hauteur de la vie qu’il a prise ni de la douleur qu’il a causée. Cette loi encourage les criminels à utiliser des mineurs sans encourir de sanctions réelles et effectives », a-t-il ajouté.
Rapidement arrêté, le tireur, dont l’identité n’a pas été révélée, avait été inculpé début août pour « tentative de meurtre » et « port d’armes illégal ». En vertu de la loi colombienne, ces faits n’ont pu être requalifiés après la mort d’Uribe, le 11 août, et l’adolescent a donc répondu de tentative de meurtre et non d’homicide.
Soupçonnant l’adolescent d’avoir été un simple homme de main agissant pour des commanditaires, la police avait annoncé, le 5 juillet, l’arrestation de l’organisateur présumé de l’attentat, José Arteaga Hernandez, un chef de gang criminel de la capitale.
Crainte d’un retour des violences
Miguel Uribe était le petit-fils de Julio Cesar Turbay, président entre 1978 et 1982, et le fils de Diana Turbay, journaliste. Cette dernière avait été enlevée par l’ex-baron de la drogue Pablo Escobar, avant d’être tuée lors d’une opération militaire de sauvetage en 1991. Miguel Uribe était sénateur depuis 2022, et fut auparavant secrétaire du gouvernement de Bogota et conseiller municipal.
Membre du parti Centre démocratique de l’ancien président de droite Alvaro Uribe (2002-2010), avec lequel il n’a pas de lien de parenté, il avait annoncé en octobre dernier son intention de se présenter à l’élection présidentielle de mai 2026. Agé de 39 ans, il a été atteint par deux balles à la tête lors d’un meeting à Bogota. Il est mort un peu plus de deux mois plus tard des suites de ses blessures malgré plusieurs opérations.
Cette attaque avait ravivé les craintes d’un retour de la Colombie à la violence des années 1980 et 1990, lorsque meurtres politiques et attentats étaient monnaie courante. Des centaines de manifestants portant chemises et drapeaux blancs avaient défilé un peu partout en Colombie au lendemain de la tentative d’assassinat pour exprimer leur refus de la violence et leur solidarité avec le sénateur de droite.