Un chérubin aux cheveux bouclés, lunettes rouges et écharpe tricolore, se tient devant un micro. Soudain, le visage en images de synthèse s’anime, les lèvres s’agitent, et c’est un extrait d’un sketch de Coluche de 1980 qui sort de sa bouche : « Je crois que la grande différence entre les politiciens et les oiseaux, c’est que parfois, les oiseaux s’arrêtent de voler. »
La vidéo, publiée sur TikTok le 2 septembre, est l’un des nombreux hommages rendus au fondateur des Restos du cœur. Mettre en scène Coluche bébé, récitant ses meilleures blagues grâce à l’intelligence artificielle (IA) ou adaptant ses sketchs à la modernité, c’est en effet l’une des tendances de ces dernières semaines sur les réseaux sociaux. Singularité de cette popularité posthume : elle honore moins son humour que ses engagements politiques en faveur des classes populaires et des plus démunis.
Sur YouTube, un montage grossier imagine ainsi un monde avec « un président en salopette à l’Elysée », qui aurait « peut-être mis fin à la misère, à l’injustice et à la faim en France ». Sur TikTok, un autre détourne la célèbre chanson des Enfoirés − « Moi, je file un rencard/A ceux qui n’ont plus rien… » − et met en scène, au micro, des reconstitutions numériques d’Emmanuel Macron, François Bayrou, Elisabeth Borne ou encore Bruno Retailleau, rebaptisés « Les Enflures ». Une troisième lui met dans la bouche un sketch entièrement généré par IA, où, d’une voix robotique, un Coluche reconstitué s’amuse que Macron se soit engagé en juin dernier contre le chalutage de fond, lui qui a « déjà touché le fond sur tout le reste ».
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