Jusqu’à 65 départements placés en vigilance canicule orange et 14 en vigilance rouge : c’est le bilan exceptionnel du second épisode caniculaire de l’année, qui s’est achevé mardi 19 août au matin, selon Météo-France. Cet épisode vient s’ajouter à une première vague de chaleur intense qui avait également frappé la quasi-totalité du territoire métropolitain entre la fin du mois de juin et le début du mois de juillet (68 départements en orange, 16 en rouge). Au total, en additionnant tous les départements concernés, l’année 2025 a déjà enregistré pas moins de 898 jours cumulés de vigilance canicule – ce qui constitue un maximum depuis la mise en place du système d’alertes.
Comment fonctionnent les alertes canicule ?
A la suite de l’exceptionnelle vague de chaleur de l’été 2003, qui avait entraîné une surmortalité de 14 800 personnes, le ministère de la santé a mis en place un plan national canicule dès 2004. Un bulletin de suivi des vagues de chaleur, diffusé quotidiennement par Météo-France, établit un niveau de vigilance, par département, qui compte quatre échelons :
- vert : pas de vigilance particulière ;
- jaune : pic de chaleur de courte durée, chaleur intense ou épisode persistant de chaleur « présentant un risque pour les populations fragiles ou surexposées (conditions de travail ou activité physique) » ;
- orange : canicule, période de chaleur intense pendant trois jours et trois nuits d’affilée, « susceptible de constituer un risque sanitaire pour l’ensemble de la population exposée » ;
- rouge : canicule extrême, exceptionnelle par sa durée, son intensité, son extension géographique, et qui « présente un fort impact sanitaire pour l’ensemble de la population et des impacts sociétaux (sécheresse, approvisionnement en eau potable, aménagement ou arrêt de certaines activités, etc.) ».
Quels sont les départements les plus touchés ?
La compilation de l’ensemble de ces bulletins de vigilance canicule montre une exposition intense d’une large moitié de la France, s’étendant au sud de la diagonale Agen-Strasbourg, avec pour épicentre le département du Rhône.
Avec 190 jours de canicule depuis 2004, dont six en alerte rouge, le Rhône est de loin le département le plus touché, devant l’Isère (142 jours), puis la Drôme (128 jours) et l’Ardèche (127 jours).
Le couloir entre Méditerranée et Atlantique, au nord de Toulouse, concentre des départements qui ont connu le plus de jours de vigilance maximale, de niveau rouge : 10 pour le Lot-et-Garonne et le Gers et 7 pour les départements du Tarn, du Tarn-et-Garonne et de la Haute-Garonne. Avec 8 jours de vigilance rouge, Paris et les départements de la petite couronne ont, eux aussi, connu des vagues de chaleur intense, notamment en 2019 et 2020.
Depuis vingt ans, le cumul des jours de vigilance canicule, tous niveaux confondus, témoigne d’une multiplication des chaleurs extrêmes : le décompte s’élève à 4 111 jours entre 2014 et 2024, soit plus de cinq fois plus que lors de la décennie précédente (746 entre 2004 et 2013).
L’intensification des vagues de chaleur se manifeste par la recrudescence du niveau d’alerte rouge : déclenché pour la première fois en 2019, il représente depuis 7 % de l’ensemble des vigilances canicule.