A l’occasion des dix ans écoulés depuis les terribles attentats de janvier 2015 qui ont si durement touché la France, il est nécessaire de rappeler qu’il n’existe dans le monde que très peu de musées-mémoriaux consacrés à des attentats terroristes : à Oklahoma City et à New York, à Oslo et à Utoya, à Vitoria-Gasteiz (Espagne) ou à Lima. Ils sont consacrés à un événement terroriste ponctuel ou à une situation nationale sur une longue période.
L’originalité du projet français de musée-mémorial du terrorisme (MMT), remis en question en décembre 2024, est de ne se limiter ni à la France uniquement ni à une seule forme de terrorisme, mais de couvrir une histoire longue du phénomène au sens large du terme et à une échelle transnationale. Comme directeurs de musées-mémoriaux, liés depuis plusieurs années au MMT par une même ambition et une même exigence afin de faire œuvre de mémoire et d’histoire, nous sommes très attachés à ce projet.
Nos pays ont tous été confrontés à des événements terroristes dramatiques et nous avons acquis la conviction qu’il est de notre devoir et de notre responsabilité d’exposer, de rappeler, de se souvenir, de commémorer, en liant ces différents aspects sans en occulter aucun.
Comprendre une partie de l’histoire
Rendre hommage aux victimes, expliquer l’histoire de la tragédie et les réactions de nos sociétés et enfin se tourner vers l’avenir, telle est notre ambition, qui dépasse de loin les seuls enjeux mémoriels. Nous avons ainsi fait le choix de créer des musées, des musées d’histoire et de société.
L’activité pédagogique et la formation de tous les acteurs concernés par le terrorisme (enseignants, agents engagés dans la lutte contre le terrorisme, personnel médical, primo-aidants, journalistes…) sont l’un des aspects essentiels de nos établissements. Nous sommes devenus une référence pour beaucoup et nous accueillons de plus en plus de visiteurs ayant besoin de comprendre une partie de l’histoire de nos nations respectives.
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