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Comment et pourquoi dé-merdifier l’Internet

Espace PressePar Espace Pressemai 22, 2025
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En 2023, l’American Dialect Society, une très ancienne société savante vouée à l’étude de la langue anglaise, a choisi pour mot de l’année : « enshittification ». Un néologisme forgé par le Canadien Cory Doctorow, que l’on peut traduire par « merdification » ou « emmerdification », pour décrire ce qui est arrivé au réseau numérique de communication mondiale. Un réseau confisqué par le GAFAM et autres Airbnb qui l’ont ainsi « merdifié ». Un réseau dont une part décisive du succès provient pourtant de la décision des informaticiens du CERN – le centre européen de recherche sur la physique des hautes énergies où fut détecté le premier boson de Higgs – qui ont inventé les protocoles du Web en 1989 d’en faire cadeau à l’Humanité en 1993 sous la forme d’un logiciel libre. Alors qu’une entreprise privée en aurait déposé le brevet.

En 1993, le web est surtout une affaire de scientifiques de la recherche publique. Ils y voient un outil de discussion entre eux, favorisant l’échange des idées et des données expérimentales. Un outil de diffusion de la culture. Un outil possible pour la démocratie politique et économique.

Captivité organisée

En 2023, Cory Doctorow, un des analystes les plus compétents du Net (et pas seulement auteur de livres de S-F), invente ce néologisme pour décrire ce que cet espoir est devenu, sous la houlette des « Big Tech » comme il les nomme, un peu après l’écriture de son essai Le rapt d’Internet (Cory Doctorow, 239 p, 26 €, C&F éditions.) Il ne s’y limite pas à la dénonciation, il décortique comment ces entreprises privées sont parvenues à confisquer le réseau, sous la forme de monopoles dont les utilisateurs deviennent captifs. Une captivité organisée sciemment et si efficace qu’elle permet de faire de la publicité une source de profit majeure pour certaines Big Tech tandis que le « prix de sortie » de leurs services est perçu comme trop élevé par les utilisateurs – particuliers et petites entreprises – notamment par la perte du réseau social qu’ils y ont créé. Puis, il développe une stratégie de sortie, la moins coûteuse possible en pertes pour l’utilisateur, afin de créer un nouveau web. Quant à lui, il met en pratique ses idées, puisque son blog affirme d’emblée : « No trackers, no ads. Black type, white background. Privacy policy : we don’t collect or retain any data at all ever period. » (Pas de trackers, pas de publicité. Ecrit en noir sur fond blanc. Vie privée : ne collecte ni ne conserve aucune donnée, à aucun moment).

Le monde de l’informatique, nous explique Doctorow, repose sur un fait technique originel : l’ordinateur est universel. Au sens où il possède la capacité a priori de faire tourner n’importe quel programme. Cette caractéristique aurait dû empêcher la création de monopoles. Et c’est justement pour la contourner que les entreprises visant une position monopolistique ont développé des stratégies visant à détruire toute concurrence. Parfois en tentant de rendre cette interopérabilité intrinsèque à l’ordinateur trop difficile par des logiciels délibérément pourris (Microsoft l’a tenté pour Office avant de se résoudre à l’inéluctable lorsque Apple a rétroconçu Office pour permettre à ses Mac de lire ses fichiers sans difficultés). Souvent en abusant de leur trésorerie surabondante pour acheter tout concurrent naissant.

L’essai de Doctorow revisite l’histoire de ces conflits – comme le procès opposant Sony à Universal City Studios à propos des magnétoscopes où les sites de partage de fichiers (musique, cinéma, jeux vidéo) entre particuliers – pour en tirer une leçon générale que l’on peut illustrer par cet extrait : « Le problème avec la domination totale qu’exerce Mark Zuckerberg sans avoir de compte à rendre sur les vies numériques de trois milliards de personnes, ce n’est pas qu’il fait horriblement mal son boulot. Le vrai problème, c’est que ce boulot ne devrait pas exister. Personne ne devrait détenir un tel pouvoir. Nous n’avons pas besoin d’un meilleur Zuckerberg. Nous devons abolir Zuckerberg. » Plus généralement, il explore les différentes stratégies utilisées par les monopoles (comme les verrous numériques sur des milliards de machines ou la tentative ratée de Microsoft d’imposer son navigateur Explorer) pour en montrer les mécanismes et les liens douteux avec les dirigeants politiques américains.

En résumé, Doctorow estime qu’il n’est pas possible « d’améliorer les Big Techs ». La solution serait plutôt dans une diversité de technologies dirigées par une diversité de personnes et d’organisations ou d’entreprises parmi lesquelles l’utilisateur pourrait facilement naviguer, mettant à profit l’interopérabilité intrinsèque de l’ordinateur.

Migration facile et peu coûteuse

Cory Doctorow n’est pas du tout « low tech ». Il n’a rien contre la technologie « en soi ». Admirateur des scientifiques à l’origine de la révolution informatique – il dédie son livre à Ada Lovelace et Alan Turing – il n’a rien contre les machines. Il n’est pas spécialement communiste. Il propose de mettre fin aux monopoles actuels pour créer un monde où des entreprises plus petites pourraient se faire concurrence dans un espace numérique libéré des abus de positions dominantes. Il est donc tout de même vraiment dangereux pour les Big Tech puisqu’il n’espère pas les réformer mais appelle à leur destruction. Américain du nord, il voit le salut dans des lois antitrust, obligeant par exemple Google, Apple, Facebook et Cie à une interopérabilité réelle, facile et non coûteuse avec tout service similaire proposé par une autre entreprise (donc, ne pas perdre ses contacts lorsque l’on migre d’un à l’autre, à l’image de ce qui a été organisé par une équipe de scientifiques pour migrer d’X à Bluesky) et dans une mobilisation citoyenne aidée par… un usage citoyen des réseaux numériques, et non dans une révolution sociale qui se proposerait de construire un monopole… public, géré pour répondre à l’intérêt général de la population. Ou la suppression de la publicité commerciale qui porterait un coup mortel aux entreprises pour lesquelles elle constitue la majorité des recettes (Google, Facebook). Il dénonce plutôt l’origine profonde de la monopolisation du web comme un résultat du démantèlement des lois antitrust héritées de la fin du XIXe siècle déclenché par Ronald Reagan… sous prétexte de libéralisation. Mais reconnaît que la stratégie qu’il propose – détricoter toutes les armes juridiques et techniques utilisées par les monopoles pour se protéger – pourrait bien traîner en longueur. Les armées d’avocats payées par les monopoles sont disponibles pour une guérilla judiciaire de longue haleine. Il voit toutefois des pistes pour une action efficace… qui suppose un pouvoir politique volontaire pour les suivre. Comme d’imposer à toute entreprise candidate à un marché public de mettre fin à ses pratiques monopolisatrices et de réaliser l’interopérabilité souhaitée.

Sylvestre Huet

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