C’est l’un des « narratifs » préférés des milieux libéraux et conservateurs outre-Rhin : la cause du déclin économique du pays serait le désamour des Allemands pour le travail.
Friedrich Merz, le nouveau chancelier, a mis le sujet en tête de ses priorités pour la relance de l’économie, en stagnation depuis cinq ans. « Nous devons, dans ce pays, travailler de nouveau davantage et surtout plus efficacement. Ce n’est pas avec la semaine de quatre jours et le “work-life balance” (“l’équilibre vie privée-vie professionnelle”) que nous pourrons maintenir notre prospérité ! », a-t-il asséné lors de la journée de l’économie de son parti, l’Union chrétienne-démocrate (CDU), à la mi-mai, suscitant les protestations des syndicats.
Depuis, le pays entier s’interroge sur sa supposée fainéantise, hanté par un graphique de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui tourne en boucle, classant les Allemands en queue des trente-quatre pays membres de l’organisation, avec 1 343 heures de travail par an et par personne, contre 1 500 en France, 1 803 en Pologne et 1 897 en Grèce.
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