Le commerce mondial est un jeu de billard à cinq bandes, aux rebonds difficiles à mesurer. Les droits de douane de 25 % imposés par le président américain, Donald Trump, depuis le 12 mars, sur l’aluminium en sont un cas d’école.
L’Union européenne (UE) exporte peu d’aluminium vers les Etats-Unis – soit 2 % à 4 % de sa production annuelle environ. Même chose en France : « Aujourd’hui, nous n’exportons pas du tout aux Etats-Unis, donc nous ne serons pas directement affectés », a expliqué, en février, Guillaume de Goÿs, le président de la première fonderie d’Europe, Aluminium Dunkerque, à La Voix du Nord. A priori, le choc devrait être limité.
Grave erreur, corrige Gerhard Anger, le patron d’Alu-met, une PME de 150 employés qui fait de l’aluminium recyclé et possède deux sites industriels, en Allemagne et en Autriche. « Ça va être un désastre pour nous. Nos usines vont perdre de l’argent », dit-il. Rob van Gils, qui dirige Hammerer Aluminium Industries, une grosse société de huit usines en Allemagne et en Europe centrale, avec 2 000 employés, également spécialisée dans l’aluminium recyclé, confirme : « Si l’Union européenne ne réagit pas, on va être obligés de réduire la production. »
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