- En Corse, cinq bateaux de promenades touristiques ont été incendiés dans la nuit de lundi à mardi.
- Deux autres incidents de ce type ont déjà eu lieu sur l’île depuis le début de l’année.
- La piste du règlement de comptes est privilégiée.
Suivez la couverture complète
Le 13H
Consternation ce matin en découvrant l’avant de ces bateaux calcinés. Au total, cinq semi-rigides destinés au transport de touristes ont été visés. L’une des propriétaires peine à retenir ses larmes. « Comment on va faire ? Est-ce que les bateaux sont réparables ? Il y a beaucoup de questions qu’on se pose… On est une petite entreprise, on va mettre nos employés dans la panade aussi »
, s’inquiète Mylène Beretti, cogérante de la société Giru Mare.
L’incendie s’est déclaré à 3h du matin, sans faire de victime. David Orsini a été le premier à se rendre sur les lieux. Il est, lui aussi, propriétaire de bateaux touristiques : « J’ai pris un extincteur, j’ai fait ce que j’ai pu pour les éteindre. Et le feu grandissant là-bas, j’ai éteint les bateaux qui brûlaient »
. Le patron de Calvi promenade en mer confie son « désespoir, entre autres, de se retrouver privé des outils de travail pour entamer la saison »
.
Il y a une emprise mafieuse qui se fait actuellement. C’est juste indécent, c’est incompréhensible
Il y a une emprise mafieuse qui se fait actuellement. C’est juste indécent, c’est incompréhensible
Jean-François Mei, patron de la société Popeye
La piste criminelle est privilégiée par les enquêteurs. Il pourrait s’agir d’un règlement de comptes. Pourquoi ces bateaux ont-ils été visés ? Ils appartenaient à trois sociétés différentes. On peut voir l’un d’entre eux sur une vidéo promotionnelle, dans le reportage TF1 qui accompagne cet article.
Ce n’est pas la première fois que des sociétés touristiques sont visées. En avril dernier, sur le port de Saint-Florent, cinq bateaux étaient entièrement détruits, empêchant de travailler une compagnie bien connue dans la région. Devant notre caméra, son propriétaire dénonçait ouvertement une tentative d’intimidation. « Il y a une emprise mafieuse qui se fait actuellement. C’est juste indécent, c’est incompréhensible,
réagissait Jean-François Mei, patron de la société Popeye. On vient travailler avec la boule au ventre. On ne sait pas si le matin, quand on va arriver, on ne va pas voir nos établissements brûlés. »
Il y a deux semaines, à Ajaccio, trois bateaux touristiques ont également été incendiés. A ce stade, aucun lien n’est fait par les enquêteurs entre ces trois affaires.