C’est un premier coup d’arrêt à la carrière politique de Marine Le Pen. Sa condamnation, lundi 31 mars, à deux ans de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité avec application immédiate, dans l’affaire des assistants parlementaires du Front national (FN, ancêtre du RN) – elle a annoncé qu’elle allait interjeter appel – arrive au pire moment : cela peut, de fait, l’empêcher de se présenter une quatrième fois à l’élection présidentielle. Cette candidature devait, selon son entourage, être celle de la victoire et de l’accession à l’Elysée. Rien n’est, cependant, encore définitif : un jugement favorable en appel, qui interviendrait avant 2027, pourrait tout changer.
Il y a, dans le jugement de lundi, comme une ironie, pour Marine Le Pen. N’est-elle pas celle qui demandait, en 2013, des « peines d’inéligibilité à vie pour les élus condamnés pour détournement de fonds publics » ? Et surtout, n’a-t-elle pas commencé son ascension médiatique et politique par une tirade sur la probité des élus ? En ce 22 mai 2002, quelques jours après la lourde défaite de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle face à Jacques Chirac (17,8 % contre 82,2 %), Marine Le Pen est l’une des invités d’un débat politique sur France 3. La trentenaire décide d’attaquer les autres invités présents. « Qui a contribué à faire croire aux Français que l’intégralité des hommes politiques étaient malhonnêtes ? C’est vous ! », lance-t-elle alors.
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