En plein week-end de manifestations anti-immigration devant des hôtels utilisés pour héberger les demandeurs d’asile dans plusieurs villes du Royaume-Uni, le gouvernement britannique a promis dimanche 24 août d’accélérer le traitement des procédures d’appel de demandes d’asile.
La ministre de l’intérieur britannique, Yvette Cooper, a déclaré dans un communiqué que les délais de traitement des appels étaient « totalement inacceptables », et a annoncé la création d’un organisme indépendant pour seconder les tribunaux. Actuellement, quelque 51 000 appels de demandes d’asile sont en attente d’examen, avec plus d’un an en moyenne avant le rendu d’une décision, dit le gouvernement.
Des mesures ont déjà été prises pour accélérer les décisions initiales, et les retards dans les procédures d’appel sont désormais, selon lui, la cause principale d’engorgement du système migratoire, limitant le nombre d’expulsions. Le nouvel organisme sera composé d’« arbitres » indépendants, et l’un des objectifs est d’accélérer le traitement des demandes de personnes issues de « pays sûrs ».
Instauration d’un délai légal
Le gouvernement va également imposer aux tribunaux un délai légal de 24 semaines pour statuer sur les appels des demandeurs d’asile hébergés par le gouvernement, et sur ceux des « délinquants étrangers ». Yvette Cooper a réaffirmé sa détermination à « réduire considérablement le nombre de personnes dans le système d’asile (…) pour mettre fin à l’utilisation d’hôtels pour les accueillir », à l’horizon 2029.
Des manifestations ont eu lieu vendredi et samedi devant plusieurs de ces établissements au Royaume-Uni, organisées par des groupes anti-immigration qui doivent à nouveau protester dimanche. Des affrontements avec la police ou des contre-manifestants, venus défendre l’accueil des demandeurs d’asile, ont éclaté à Bristol, Liverpool, où 11 personnes ont été arrêtées pour rixe ou agression, ou à Horley dans le Surrey.
Fin juin, 32 059 demandeurs d’asile étaient logés dans des hôtels, le gouvernement étant obligé de leur fournir un hébergement le temps de l’examen de leur dossier. Depuis la mi-juillet, la ville d’Epping, au nord de Londres, est le théâtre de manifestations régulières et parfois violentes devant l’un de ces établissements.
Mardi, la Haute Cour de justice lui a ordonné de cesser temporairement d’héberger des demandeurs d’asile. Mais le gouvernement de Keir Starmer a fait appel de cette décision, qui pourrait faire des émules dans le pays. 111 084 personnes ont demandé l’asile sur la période allant de juin 2024 à juin 2025, soit une hausse de 14 % sur un an. Il s’agit du chiffre le plus élevé sur 12 mois depuis le début des relevés en 2001.