Sur un petit air de Michel Sardou, le natif d’Epinal Nicolas Mathieu nommait son troisième roman Connemara (2022). Le Strasbourgeois d’origine Alex Lutz – Catherine de Catherine et Liliane sur Canal+, rôle titre de Guy (2018) sur grand écran, parodiste attendri du vintage kitsch – l’a transporté au cinéma. En sortie mercredi 10 septembre, interprété par Mélanie Thierry et Bastien Bouillon, le film met en scène l’histoire d’Hélène, Vosgienne de modeste extraction qui est partie se faire une belle situation à Paris, revient à la maison à la suite d’un burn-out, avec sa famille, et y tombe dans les bras d’un ami de jeunesse, le beau hockeyeur prolo Christophe.
Force est de constater, à cette occasion, que la province devient, dans le cinéma français du moment, plus qu’un décor, plus qu’une ambiance, plus qu’une réalité qui se suffirait à elle-même : un enjeu dramaturgique. Au risque, propre à toute création industrielle, de finir par faire formule.
En 2024, retour d’une jeune tête brûlée à la tradition fromagère jurassienne (Vingt dieux, de Louise Courvoisier). Retour d’un écrivain dans ses Ardennes natales pour y chercher un ami d’enfance (Un homme en fuite, de Baptiste Debraux). Retour d’un chef d’orchestre parisien vers son frère biologique, modeste joueur de trombone dans une fanfare des Hauts-de-France (En fanfare, d’Emmanuel Courcol). Retour d’un petit délinquant vers son amour de jeunesse dans le Nord (L’Amour ouf, de Gilles Lellouche). Retour au roman de formation provincial dans la vallée de la Moselle et ses hauts fourneaux désaffectés (Leurs enfants après eux, de Ludovic et Zoran Boukherma, également adapté d’un roman de Nicolas Mathieu).
En mai, retour d’une jeune cheffe parisienne aux fourneaux du routier parental, dans la région Grand-Est encore, où elle recroise un amour de jeunesse (Partir un jour, d’Amélie Bonnin, dans lequel Bastien Bouillon tient à peu près le même rôle que dans Connemara).
La nécessité d’un ressourcement
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