Dans le nord de la France, les sapeurs-pompiers se préparent à un été à risque.
Dans le département de l’Oise, par exemple, dix hectares de pins sont déjà partis en fumée en mai.
Pour tenter de limiter les risques, les soldats du feu innovent.
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Le 20H
L’Oise est en alerte. Le département a déjà connu trois feux de forêt ou de broussailles ce printemps. Des incendies qui interviennent particulièrement tôt en raison d’un déficit de pluie sur le territoire ces derniers mois qui a asséché la végétation. Les sapeurs-pompiers se préparent ainsi à un été à risque, avec, selon les projections de Météo-France (nouvelle fenêtre), des mois de juin, juillet et août qui pourraient être « plus chauds que la normale », selon le scénario le plus probable.
« Sur une seule intervention, on a atteint une superficie brûlée de 10 hectares, ce qui est supérieur aux années antérieures par rapport à l’ensemble des phénomènes de feux d’espace naturels, en partie boisés », alerte ainsi le commandant Christophe Branquart, dans le reportage en tête de cet article. Des données qui inquiètent alors que le traumatisme de 2019 est encore bien présent dans l’Oise (nouvelle fenêtre), les incendies y ayant détruit 3.000 hectares de cultures et de forêts. Pour éviter que ces scénarios ne se répètent, les pompiers se sont équipés de nouvelles technologies.
Des agriculteurs au cœur de la lutte
Ils bénéficient, par exemple, d’un drone captif, capable de voler à 100 mètres au-dessus des forêts pendant une très longue durée. « Cette retransmission en temps réel nous permet d’avoir une vision réelle de l’évolution de l’incendie (nouvelle fenêtre), mais également de l’action des sapeurs-pompiers et de pouvoir définir avec le commandant des opérations de secours des actions à mettre en place sur le terrain pour combattre l’incendie », explique le lieutenant-colonel David Labeau, du Service départemental d’incendie et de secours de l’Oise. Début mai, le drone a ainsi permis de circonscrire un incendie plus rapidement. Soixante-dix pompiers avaient été mobilisés pour maîtriser les flammes.
Autre arme contre les feux : la coopération. Les sapeurs-pompiers de l’Oise ont ainsi fait appel aux agriculteurs, en première ligne face aux risques. Olivier Delignières, par exemple, espère pouvoir contribuer à la lutte grâce à un engin agricole qui fait office de coupe-feu en rasant des couloirs de végétation.
Un outil qui a déjà fait ses preuves : il y a quelques années, ses voisins ont subi un départ de feu sur la parcelle de blé. « Parce que j’avais sur mon exploitation ce matériel déjà de prêt à partir, j’ai pu en quelques minutes intervenir et arrêter le feu. J’ai limité la propagation à certainement 80 ou 100 hectares de céréales », détaille l’agriculteur de Canny-sur-Matz. Comme avec Olivier, cet été, les sapeurs pourront compter sur le soutien des 4.700 exploitants agricoles du département.